"Les conductrices qui prennent souvent les autoroutes le savent bien. Les routiers sont sympas, mais leur solitude au volant les poussent parfois à jouer du klaxon quand ils voient passer en contrebas une jeune automobiliste. Je m’en suis encore aperçue récemment".

"Quel dragueurs ces routiers !"

Autoroute A7, également connue sous le nom d’Autoroute du Soleil : je redescends chez moi, dans le midi. La nature a pris ses teintes d’automne, et tout finit par être un peu triste. Il est environ 13 heures. Je roule en rêvant, bercée par mes projets et ce que j’ai à faire en rentrant à la maison.

Klaxons et appels de phares

Soudain, un coup de klaxon me sort de mes rêveries. Je viens de doubler un énorme 38 tonnes. Immédiatement je fais le point, histoire de voir si je l’ai doublé par la droite ou par la bande d’arrêt d’urgence. Mais non, rien de tout ça. J’étais tranquillement installée sur la file centrale, et lui sur la voie de droite.

Lorsque je me retrouve devant lui, il me fait en plus des appels de phares. Je regarde rapidement la façon dont je suis habillée. Là non plus, rien à signaler : jean et chemise… Pas de jupes courtes qui pourrait offrir un panorama justifiant ces manifestations là.

"Quel dragueurs ces routiers !"

Je ne suis pas non plus au volant d’une superbe auto, qui pourrait expliquer que l’on s’y attarde. A priori, les routiers sont les seuls à regarder mon carrosse, pourtant, ce jour-là, une banale voiture de location. Cela pourrait être un copain qui m’a reconnue, mais j’ai quelques doutes, car ma voiture n’est pas particulièrement identifiable.

Je poursuis ma route, reprenant mes rêves là où je les avais laissés.

De nouveau, un coup de klaxon strident me ramène à la réalité : je suis toujours dans la bonne file ; là encore, je double un camion, et j’ai droit au même scénario : avertisseur puis appels de phares.

"Quel dragueurs ces routiers !"

Sur près de trois cents kilomètres, je vais bénéficier des mêmes égards de la part de plusieurs chauffeurs de 38 tonnes que je dépasse…

Je n’imagine pas ce qui se produira le jour où, chaleur aidant, j’arborerai une petite robe d’été. Après les coups de klaxons et les appels de phares à répétition, que trouveront-ils ces coquins ?

Sans rancune messieurs les routiers

Quelques semaines plus tard, j’ai refait le même parcours, mais cette fois avec un copain. Eh bien là… aucun routier ne s’est manifesté : pas un coup de klaxon, pas un appel de phares.

"Quel dragueurs ces routiers !"
"Quel dragueurs ces routiers !"
"Quel dragueurs ces routiers !"

Allez, sans rancune…. Ces petites attentions, j’imagine exclusivement destinées à la gente féminine, nous rendent la route moins longue. Messieurs les routiers, à la prochaine fois. Mais je vous préviens, je devrais normalement me retrouver sur l’autoroute A7 avec une amie plutôt attrayante. J’imagine déjà le résultat !

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