« Certes, c'est sur le réseau secondaire que nous constatons le plus d'accidents. Mais quelles en sont les causes ? Les investissements en infrastructures de sécurité se réduisent comme peau de chagrin. Un accident sur trois implique l'alcoolémie. Et pourtant, nous restons campés sur l'unique répression de la vitesse, quitte à en oublier toutes les autres véritables causes d'accidents » s'énerve Daniel Quéro, président de l'association 40 millions d'automobilistes, à l'annonce d'un nouveau déploiement des radars mobiles nouvelle génération (RMNG). Car sillonner davantage les routes de campagne, c'est tout de même bien l'intérêt que représentent en effet ces nouveaux radars mobiles, installés notamment dans des Peugeot 208 banalisées, capables de flasher (de manière tout à fait invisible) également par l'avant, soit les véhicules en excès de vitesse qu'ils croisent, et pas seulement ceux qui les doublent...

C'est à partir du lundi 21 octobre que vingt de ces nouveautés, dont on annonçait l'arrivée dès début septembre sur Caradisiac, commenceront vraiment à verbaliser, précise la Sécurité routière ce vendredi. Il y en aura sept sur des Peugeot 208, treize sur des Renault Mégane. Et, d'ici à la fin de l'année, les 46 Renault Mégane déjà déployées disposeront également de cette nouvelle fonctionnalité, alors que jusque-là les RMNG qui y sont installés ne repèrent en roulant, dans le flot de la circulation, que les véhicules en infraction qui doublent, donc avec des photos uniquement prises par l'arrière. En mouvement, qu'ils puissent flasher seulement par l'arrière ou dans les deux sens de circulation, la différence de vitesse entre le véhicule porteur et la cible doit nécessairement être de 20 km/h... Gare aux 208 et Mégane qui rouleraient donc étrangement à une vitesse réduite ! Seule manière de repérer aussi les petits excès de vitesse...

Les petits excès pas forcément épargnés

Pour rappel, que ce soit sur les Renault ou les Peugeot, ces RMNG peuvent également être utilisables en mode stationnaire, à l'arrêt sur le bord des routes, pour repérer les dépassements dans les deux sens de circulation (y compris aussi de manière simultanée). Il n'empêche qu'il paraît peu évident que cette dernière fonctionnalité soit fortement usitée avec les RMNG ; elle devrait rester principalement réservée aux radars embarqués de l'ancienne génération, qui eux ne sont absolument pas homologués pour pouvoir fonctionner en mouvement. Pourquoi ? Car dans ce dernier cas, les erreurs maximales tolérées sont de plus ou moins 5 km/h pour les vitesses en-dessous de 100 km/h, et de plus ou moins 5 % au-delà. Comme, n'importe quelle cabine plantée sur le bord des routes ou n'importe quel radar vitesse moyenne. Tandis que pour les nouveaux radars mobiles-mobiles (comme ils ont été baptisés dans un premier temps), qu'ils soient utilisés en roulant ou à l'arrêt, les erreurs maximales tolérées sont respectivement de 10 km/h et de 10 %. Et c'est autant à chaque fois qu'il faut retrancher de la vitesse calculée par le radar...

Pour autant, comme nous l'avons déjà signalé à maintes reprises sur Caradisiac, cela ne veut aucunement dire que les tout petits excès de vitesse échappent systématiquement à leur contrôle. Dans le cas où le radar majore la vitesse de 10 km/h (ou de 10 %), ce que la réglementation en vigueur permet tout à fait, en cas de dépassement d'un seul kilomètre-heure, l'automate est bien paramétré pour se déclencher ! Pour prendre un exemple concret, pour une vitesse de 71 km/h, un RMNG « a le droit » de voir la voiture en question à une vitesse comprise entre 61 à 81 km/h. Sur une portion limitée à 70, s'il est dans ce dernier cas (alors que la vitesse réelle était bien « seulement » de 71), il est donc bien paramétré pour se déclencher.

Lundi 21 octobre 2013, les départements concernés par les vingt RMNG capables de flasher dans les deux sens de circulation, y compris simultanément, sont alors les suivants : Paris (75), l'Ain (01), l'Aisne (02), les Côtes-d'Armor (22), la Dordogne (24), l'Eure-et-Loir (28), le Gard (30), l'Indre-et-Loire (37), le Loiret (45), la Manche (50), la Marne (51), la Moselle (57), la Seine-Maritime (76, en deux exemplaires), la Seine-et-Marne (77), la Seine Saint-Denis (93), les Yvelines (78), les Hauts-de-Seine (92), le Val-d'Oise (95) et la Vendée (85).