Daewoo, troisième constructeur coréen revient de loin. La grave crise qu’a connu le Sud-Est asiatique en 1997- 1998 a touché de plein fouet l’industrie automobile au Pays du Matin Calme. Daewoo, un des plus puissants conglomérats du pays en apparence, mais financièrement fragile si on considère que le ratio dettes/fonds propres du groupe atteignait 470 % en 1997, a particulièrement souffert. La stratégie suicidaire de fuite en avant menée par le fondateur charismatique de l’entreprise a fait illusion jusqu’à l’été 1999. La chute de l’empire qui s’en suivi ne fût que plus dure, se dénouant par le démantèlement des différentes branches. Pour celle de l’automobile, aucun des pourparlers noués avant la faillite de Daewoo Motor en novembre 2000 n’avait abouti. Finalement le constructeur doit son salut à l’intervention de GM, secondé par Suzuki et le constructeur chinois SAIC, qui après de longues négociations (entamées au printemps 2001) a réussi à signer un accord définitif avec le comité des créanciers coréens en avril 2002. Il s’est concrétisé le 17 octobre de la même année avec le transfert d’une grande part des actifs qui donne naissance à la société GM Daewoo (GM Daewoo Auto Technology Co.), dont le géant de Detroit détient 42,1 % des parts et pilote de fait cette nouvelle structure. Sauf grossière erreur stratégique, la pérennité de la marque était dès lors garantie.

En plus du rachat d’une bonne part des actifs industriels, GM Daewoo a repris dans son giron la plupart des grandes filiales d’importation en Europe, dont la française, et le centre de stockage de pièces implanté aux Pays-Bas.

Ces nouvelles rassurantes pour le million d’automobilistes qui roulent en Daewoo –marque importée sur le vieux continent depuis 1995, n’ont sans doute pas convaincu tous les hésitants à l’achat depuis trois ans, si on considère par exemple la progression de la marque plus faible en Europe de l’Ouest qu’en Europe Centrale. Dans l’Europe entière, la progression de 133 000 immatriculations à 190 000 entre 2003 et 2004 (ou le "petit" + 80 % en France par rapport à 2003, année noire) est à comparer aux 17 000/51 000 unités écoulés sur la même période à l’Est (+ 189 % ). Si le géant américain a débaptisé Daewoo, en lui préférant presque partout celui de sa marque la plus populaire à travers le monde, il devrait rassurer sur la solidité financière de sa filiale coréenne, et sur sa pérennité…

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