Ainsi, l'alliance Renault-Nissan envisage de supprimer plusieurs centaines de postes en Inde et de réduire la production de son usine d'Oragadam, près de Chennai (Madras), dans le sud du pays. Une perspective qui n’a rien de la vue d’esprit puisque c’est le président de la filiale locale de Nissan lui-même qui l’a mise en exergue.

L'alliance Renault-Nissan emploie 8.000 personnes sur le site d'Oragadam, parmi lesquels 1.200 travailleurs temporaires dont certains ne verront donc pas leur contrat renouvelé. Pour le moment, on parle de quelques centaines de postes sans vraiment préciser le volume exact. Si bien que la rumeur enfle l’ampleur du phénomène jusqu’à 3 000, synonyme d’une réduction de moitié la production de l'usine. Chez le constructeur on s’avance sur une réduction qui sera inférieure à 25%.

Le site indien de Renault-Nissan a une capacité de 400.000 véhicules par an et opère actuellement à 70% de sa capacité. Chacune de ses deux lignes peut produire jusqu'à 40 voitures à l'heure. La raison de cette conjoncture morose se situe dans une forte concurrence de Maruti Suzuki India et Hyundai Motor dans un marché orienté à la hausse, puisqu’il revendique une progression de 5% sur les trois premiers mois de l'année.

Le groupe tricolore n’est pas le seul à regretter quelques difficultés. Plusieurs constructeurs étrangers, comme General Motors, Ford ou Volkswagen ont subi des baisses à deux chiffres de leurs ventes, selon les statistiques du secteur. Le mois dernier, le constructeur américain a annoncé l'arrêt de la production de l'une de ses deux usines indiennes en raison de la faiblesse des ventes.

Grâce à sa marque Datsun, Renault-Nissan garde la tête hors de l’eau alors que les ventes sur 12 mois des voitures frappées du losange ont baissé de 24% à 43.384 véhicules tandis que sa part de marché est passée sous 2%. Pour autant, on fait savoir chez Nissan son ambition toujours actuelle de viser 5% du marché indien des véhicules de tourisme d'ici 2020.