Au cours des deux dernières années, cinq salariés du Technocentre de Guyancourt (Yvelines) de Renault se sont suicidés. Pour expliquer ces drames, les syndicats mettent en avant entre autres le stress lié à l'augmentation des cadences de travail. La direction du groupe Renault a décidé d'agir et lance son "plan d'action pour les Ingénieries". L'objectif : améliorer les conditions de travail au sein des équipes d'ingénieurs. Elle a pris une série de mesures pour "renforcer le management des équipes et améliorer les conditions de vie au travail, mieux planifier la charge de travail et mettre en place les ressources nécessaires. Et optimiser la gestion des compétences. L'enjeu est de renforcer la qualité de la relation humaine au coeur des équipes de l'ingénierie et du Technocentre. Le plan vise à développer le management de proximité au sein des équipes, via la tenue de réunions hebdomadaires dans chaque unité de travail et l'instauration d'une "Journée de l'Equipe" pour favoriser les occasions de dialogue et de soutien entre les collaborateurs" C'est le PDG de Renault Carlos Ghosn qui a sollicité ce plan. Il a été adopté le 15 mars par le conseil exécutif.

Renault avait établi un plan de développement très ambitieux portant sur 26 nouveaux modèles en trois ans, entraînant ainsi une importante augmentation de travail. Face à cette constatation, Renault s'est engagé à "renforcer la cellule chargée de sa planification" et annonce le recrutement de "110 spécialistes de l'automobile pour renforcer les équipes d'Ingénierie."

Dans le journal "Le Monde", un syndicaliste qui s'est exprimé anonymement a évoqué un autre malaise vécu par les salariés : "La complexification du travail par la diversité des produits et des nouvelles technologies utilisées qui nécessitent un élargissement rapide des compétences". La direction aurait pris en compte cette remarque car son plan prévoit une "intensification des programmes de formation pour faire face aux défis de l'entreprise." Est-ce que cette réaction de la direction de Renault permettra d'instaurer un climat positif au sein du Technocentre ? Pas sûr pour ce syndicaliste qui mentionne des "problèmes "structurels" qui pèsent sur l'équilibre psychologique des ingénieurs. L'énorme pression exercée par la direction générale et le processus de décision encore très centralisé supprime la possibilité d'amortisseurs".

Source : La Tribune