C'est de saison, les résultats trimestriels des constructeurs automobiles sont publiés les uns derrière les autres. Pour Renault, la baisse était attendue mais le résultat final donné hier dépasse les "attentes". Mais, et cela confirme une nouvelle fois mon incompréhension totale du monde de la finance spéculative, la bourse a salué ces "mauvais résultats rassurants" en faisant grimper le titre Renault depuis ce matin !

Revenons aux résultats du groupe :

Le chiffre d'affaires du constructeur automobile français a dégringolé de 30,8% au premier trimestre, s'établissant à 7,08 milliards d'euros (10.23 milliards en 2008). La seule division Automobile affiche un chiffre d'affaires de 6,6 milliards d'euros, en baisse de 31,8%.

Les stocks de véhicules neufs ont baissé de 34 % par rapport à fin mars 2008. La production a été réduite de 38,3 % sur les trois premiers mois de l’année, mais elle s'affiche toutefois à la hausse (+7,2 %) comparé au dernier trimestre de 2008.

Les ventes mondiales du groupe ont chuté de 22,4% avec un recul européen du même ordre (-22%). Dans le détail, les ventes Dacia augmentent de 29%, celles de la Twingo de plus de 15%. On imagine donc la chute des autres modèles .... En Allemagne, la prime à la casse instaurée en début d'année permet une hausse des ventes de 3,4%, toutefois moins importante que celle du marché qui prend plus de 15% sur le premier trimestre.

Hors d'Europe, la baisse est générale. En Amérique du Sud, les ventes ont baissé de 17,8% et de 20,2% en Asie-Pacifique. La chute atteint 44,8% dans la zone Eurasie, qui comprend notamment la Russie.

L'Algérie et le Maroc de la région Euromed se sont distingués, avec des ventes en hausse respective de 41,7% et de 11%.

Concernant 2009, Renault "maintient ses hypothèses d'évolution des marchés mondiaux à 55 millions d'unités, dans un environnement qui demeure très volatil". Le groupe affirme que le déroulement du plan d'action 2009 est "en trajectoire avec les objectifs" et ajoute que "Renault maintient le cap fixé en début d'année avec pour priorité: viser un 'free cash flow' positif", ce qui, j'imagine, est une des raisons qui ont poussé les investisseurs à l'achat de titres Renault en Bourse. Une autre raison est certainement le versement des 3 milliards promis par l'Etat intervenu le 24 avril dernier.

Pour finir, Renault précise que le plan de départs volontaires "a dépassé les objectifs de l'entreprise".

via La Tribune