Romain Dumas, après s’être imposé dans les courses de 24 heures de Spa et du Nürburgring, a remporté la plus mythique, au Mans, avec Audi. Le Cévenol a enfin atteint son objectif de toujours.


Vainqueur des 24 Heures du Nürburgring, des 24 Heures de Spa, des 12 Heures de Sebring, champion en American Le Mans Series, Romain Dumas roule depuis de nombreuses années en endurance, avec beaucoup de succès. Une seule épreuve manquait à son palmarès, les mythiques 24 Heures du Mans. Pilote officiel Porsche, le Cévenol a obtenu de pouvoir rouler avec Audi dans la Sarthe en 2009, sachant qu’il rejoignait le constructeur lui offrant les meilleures chances de s’imposer.

En effet, avec huit victoires en neuf ans, la forme d’Ingolstadt possédait un savoir-faire incroyable. Mais, l’an dernier, rien ne s’était passé comme prévu. Alexandre Prémat, coéquipier de Romain Dumas, était sorti dans le deuxième tour de la course, avant que la R15 n°3 n’accumule les pépins. Jusque là, son meilleur résultat au Mans restait donc sa troisième place avec Pescarolo Sport, en 2007, aux côtés d’Emmanuel Collard et de Jean-Christophe Boullion.

Revenu avec Audi au Mans cette année, Dumas avait bien l’intention d’y briller, tout en restant humble. Mercredi, les premiers essais libres n’étaient pas très rassurants pour Audi mais, le jeudi, les choses se déroulaient mieux. « A la fin de la séance de qualif, en tout cas sur ma voiture, on était capable de rouler en 3’22’, même en pneus usés et avec de l’essence », déclarait le Cévenol vendredi après-midi, sûr de pouvoir rivaliser avec les 908 en course. La confiance était donc présente dans les rangs de la firme aux anneaux, malgré la domination de Peugeot au niveau du chronomètre.

Durant la course, longtemps deuxième Audi, la R15 TDI n°9 a roulé dans l’ombre de celle de la « dream team », la n°7 de Kristensen, McNish et Capello. Puis cette dernière a connu un contre-temps fâcheux, Tom Kristensen envoyant son bolide dans les piles de pneus en voulant éviter une BMW. L’Audi n°9 a alors pris la tête du convoi allemand, dans le sillage lointain des Peugeot 908 HDi FAP. La suite, on la connaît : les voitures de Vélizy ont lâché l’une après l’autre, envoyant Dumas, Bernhard et Rockenfeller à la première place, puis vers la victoire. Le Français, après avoir remporté plusieurs courses mythiques du monde de l’endurance, gagne la plus belle.

« C’est super, c’est vraiment difficile à décrire, nous explique Romain, premier Français à remporter les 24 Heures du Mans depuis Yannick Dalmas (1999). Même si j’étais sûr qu’on avait une chance. Même si elle était petite, je pensais vraiment qu’on en avait une. On a su mettre à profit l’intelligence de l’équipe : tous travailler ensemble, ne pas faire d’erreurs, bien se concerter pour faire progresser la voiture. A la fin, ça a payé. »

Même si la victoire est belle et méritée, et malgré le fait qu’il roule depuis longtemps en endurance, Romain Dumas avait du mal à imaginer sa victoire. « Comment imaginer gagner les 24 Heures du Mans… Que ce soit Mike, Timo ou moi, on a tous gagné dans des courses de 24 heures ailleurs mais Le Mans c’est magique, la plus difficile à avoir. En début de semaine, on en avait discuté avec Timo et Mike, en regardant le podium, en se disant qu’on pourrait peut-être y arriver. Mais on avait du mal à y croire, surtout après les premiers essais. »

Mais, après la séance d’essais de Mercredi, Audi a beaucoup travaillé et la R15 TDI a ensuite été beaucoup plus maniable et constante, permettant au trio de la n°9 de réaliser une course sans souci. « L’équipe a super bien réagi. On a vraiment fait progresser la voiture. On est souvent venu me demander pourquoi on était si lent pendant les essais et, quand je disais qu’on se préparait pour la course, personne ne me croyait. La preuve que si. On a eu une course parfaite, avec zéro problème. C’a été la clé du succès. On reviendra l’année prochaine en espérant faire aussi bien. »



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