« La somnolence au volant et ses conséquences sont mal prises en compte par le Code de la route et l’éducation routière et totalement absentes des analyses d’accidents de la route ». Ce n'est pas une association de sécurité routière qui tire la sonnette d'alarme mais l'association des sociétés françaises d'autoroute (ASFA) qui présente dans un communiqué de presse des statistiques accablantes : ce serait la première cause de mortalité sur leurs réseaux et potentiellement à l'origine de 15% des accidents sur le réseau national complet.

La somnolence au volant est responsable d'un accident mortel sur trois

Selon une enquête de l'AFSA réalisée en 2007 auprès de 40 000 automobilistes, 28% des conducteurs auraient connu sur une année un épisode de somnolence les ayant contraint à s'arrêter, 3% déclareraient conduire au moins une fois par mois en étant d'une somnolence extrême, 11% seraient passés très près d'un accident avec une sortie de route sans dommage ou le franchissement d'une ligne de démarcation sans le vouloir et enfin 5,8% auraient eu un accident réel.

De plus, contrairement aux idées reçues, les accidents mortels liés à la somnolence n'arrivent pas en majorité lors de longs déplacements et aux personnes âgées, bien au contraire, puisqu'ils se produisent dans 54% des cas en ville, à 85% lors de trajets courts, et les populations les plus touchées sont les conducteurs de 18 à 30 ans et les professionnels.

Comment combattre un tel fléau ? C'est pour trouver des réponses qu'une délégation des représentants de l'ASFA rencontrait Michèle Merli, déléguée Interministériel à la sécurité routière, afin que la lutte contre la somnolence devienne un sujet majeur dans son programme. Cette délégation propose déjà quelques pistes, comme l'introduction dans le code de la route d'articles visant spécifiquement à interdire la conduite en état de somnolence en introduisant des sanctions lorsque c'est avéré, par exemple lors de la constatation de franchissement de lignes involontaires ou un accident avec un véhicule portant des signalisations lumineuses, et de son ajout dans les programmes de formation au permis de conduire.