J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle : la bonne, c'est que le troisième épisode de la saga Fast & Furious va sortir le 19 Juillet. La mauvaise, c'est que le troisième épisode de la saga Fast & Furious va sortir le 19 Juillet.

Comme je passe pour le passionné de voitures et l'amateur de préparations exotiques de service dans mon entourage, on me demande souvent si j'ai aimé ces films ou si je les trouve nul. La réponse est oui. Aux deux questions. Je pense que si on se cale bien dans le fond du fauteuil accueillant d'un cinéma et qu'on accepte de voir le film pour ce qu'il est, c'est à dire un spectacle d'effets spéciaux colorés composés de voitures puissantes, de cascades spectaculaires et de femmes physiquement intelligentes sans rien chercher d'autres (scénario de plusieurs phrases ou jeux d'acteur convaincants), le moment peut être très agréable.

Ce nouvel opus ayant été tourné à Tokyo et présentant la scène underground locale du drift, les voitures japonaises devraient être plus à l'honneur que jamais. Un conseil donc, s'il génère autant d'enthousiasme en occasion pour de vieilles Honda Civic que l'a fait le premier film, précipitez-vous dans les annonces Caradisiac et achetez comme un placement n'importe quelle propulsion avec Toyota, Nissan ou Mazda écrit dessus. Peu importe si sa carrosserie rouillée est dans le plus pur style dentelle du Puy ou si elle a fait plusieurs fois l'aller-retour Terre/Lune. Revendez-la dans un peu plus d'un mois et vous devriez pouvoir vous faire une marge très confortable à faire pâlir d'envie le meilleur des boursicoteurs.

Le problème est que, de la même façon que Fast & Furious 1 et 2 avaient créé un regain d'intérêt pour les runs sauvages, le drift, à l'aide de ce troisième épisode, devrait finir d'envahir notre pays jusqu'ici assez réfractaire à cette mode en le faisant paraître très facile à pratiquer à des conducteurs au permis datant de la dernière pluie. Pourtant, c'est probablement ce qu'il y a de pire à faire sur routes ouvertes, pire encore que rouler trop vite, pour une simple raison : si les voies sur la route sont à peine plus larges qu'une voiture, c'est parce qu'il est habituel de rouler en regardant à travers le pare-brise, pas à travers les vitres latérales avec le volant sur les butées de direction.

Ce qui fait de Fast & Furious : Tokyo Drift le parfait exemple d'un film pornographique automobile. Quand on va le regarder, peut-être même plus d'une fois, on ne le dira à personne parce que, même si c'est excitant, c'est un peu honteux. Et le sentiment de culpabilité va grandissant quand on sait que cela va participer à l'éducation de jeunes éphèbes boutonneux qui n'y connaissent rien. Exactement de la même façon qu'une femme au foyer blonde platine à la légère nuisette ne cachant que trop peu un bronzage intégral n'ouvrira jamais la porte de sa maison à un plombier musclé comme un nageur olympique et nu sous sa salopette, le film paraîtra totalement incroyable, avec des scènes invraisemblables qui n'arrivent jamais dans la vie réelle. Un véritable film X permis aux moins de 18 ans, vous dis-je.