Le ministre de l'Intérieur a déclaré sur les ondes d’Europe 1 qu'il souhaitait recueillir l'avis du Conseil national de la sécurité routière (CNSR) sur l'obligation d'avoir un éthylotest dans la voiture avant de prendre une décision : "ce dispositif et sa mise en œuvre posent un certain nombre de questions légitimes, donc il faut l'évaluer (...). Le conseil évaluera ce dispositif et après cette évaluation, j'en tirerai les conclusions", a expliqué le ministre.

La présence d'un éthylotest, électrique ou chimique, est « obligatoire » dans tous les véhicules depuis le 1er juillet. Mais faute d’approvisionnement, la verbalisation a été reportée au 1er mars 2013. Selon Europe 1, le gouvernement n'a aucun désir d'appliquer cette règle décidée sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Cette mesure risque vraisemblablement de passer à la trappe. Chantal Perrichon, Présidente de la Ligue contre la violence routière, va plus loin et dénonce une improvisation de la part du précédent gouvernement. « Le coût financier, le coût environnemental, l'impact sur la santé et surtout la non-fiabilité des éthylotests chimiques ne peuvent pas rendre crédible cette mesure. Le gouvernement de l'époque a cédé face au lobbying des fabricants d'éthylotests (Contralco) et lancé cette mesure dans l'improvisation la plus totale ».

Le ministre prévient qu’il compte davantage miser sur la prévention : "Je veux que nous continuions cette lutte contre les accidents de la route, contre la vitesse, contre l'alcool, contre la consommation de stupéfiants, il faut mener une politique de prévention vis-à-vis de la jeunesse", a-t-il ajouté. Un choix qui s'oriente en droite ligne avec les revendications de Mme Perrichon qui constate un retard flagrant par rapport à nos voisins européens. « Oui à l'éthylotest anti-démarrage, oui au Lavia (limiteur de vitesse autorisé), et oui à la prise en charge rapide qui consiste à encadrer un automobiliste contrôlé après la première alcoolémie délictuelle ».