Biocarburant, agrocarburant…quelle différence ? Bioéthanol, biodiesel… pour quel moteurs ? De quelles plantes sont-ils issus ? Les questions se multiplient quand on s’intéresse au sujet plus précisément. Voici quelques mots de vocabulaire et des petites explications pour s’exprimer correctement sur le sujet.

Avant tout, il faut savoir qu’il existe deux familles de biocarburants : le bioéthanol (qui remplace l’essence) et le biodiesel (qui remplace le gazole des véhicules diesel).

Le bioéthanol, ou E85

Le bioéthanol est un alcool qui remplace le carburant des modèles essence : il est issu en majorité de cultures alimentaires, ce qui provoque de vives polémiques et des problèmes d’éthique suite aux récentes émeutes de la faim. En Europe du Nord, le bioéthanol est souvent produit à partir du maïs et de la betterave, aux Etats-Unis à partir du blé majoritairement et au Brésil à partir du sucre de canne.

Le biodiesel

Le biodiesel est comme son nom l’indique, un substitut du gazole. Comme le bioéthanol, il est issu majoritairement de cultures alimentaires : le maïs et le colza, qui après raffinage deviennent une huile précieuse utilisée pour alimenter les modèles diesel.

Quelle différence entre « biocarburant » et « agrocarburant » ?

Le terme « biocarburant » est vivement critiqué, car il est souvent assimilé à l’agriculture biologique, ce qui est totalement erroné ! Au contraire, les cultures sont loin d’être bio : l’intérêt étant de produire un maximum, l’agriculture intensive est privilégiée, ce qui implique l’usage massif de pesticides, hautement nocif pour nos sols et nos rivières.

Aujourd’hui, le terme « agrocarburant » (« carburant issu de l’agriculture ») paraît plus adapté. Il ne s’agit pourtant pas d’un terme désignant des carburants issus des déchets de plantes comestibles : il regroupe tous les carburants issus de la filière agricole (bioéthanol, biodiesel).

Pour résumer, biocarburant et agrocarburant c’est du pareil au même : le bilan environnemental (CO2, eau et engrais utilisé) reste très critiqué. Les chercheurs portent alors leurs efforts sur les agrocarburants dits de « seconde génération », c’est-à-dire les déchets agricoles qui au lieu d’être brûlés, sont revalorisés pour devenir un carburant. Mais la quantité est bien moins importante que les cultures destinées à cet usage… et il y a moins d’argent à se faire pour les industriels. Pour ces derniers, peu importe la crise alimentaire : le pétrole flambe, il faut donc trouver une autre solution pour accumuler les millions, quitte à oublier une partie de la planète…