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Assurance auto: l'incroyable injustice faite aux femmes

La réglementation européenne stipule l’interdiction de la prise en compte du sexe comme facteur de calcul dans le montant des primes d’assurance. Seulement voilà, cela conduit les femmes à payer leur assurance aussi cher que leurs homologues masculins alors même qu’elles sont nettement moins dangereuses au volant. Normal ?

Assurance auto: l'incroyable injustice faite aux femmes

Et si on interdisait une fois pour toutes aux hommes de conduire ? Les statistiques officielles sont absolument accablantes. Ces messieurs sont impliqués dans plus de 9 accidents mortels sur 10 et représentent les trois quarts des personnes tuées ou blessées. Il apparaît de plus que si hommes et femmes partagent des taux voisins en matière de responsabilité d’accidents corporels (45% pour les hommes, 42% pour les femmes), ceux entraînant des blessures sont provoqués par des hommes dans 77% des cas.

Sans surprise au vu de ces premiers chiffres, les vertus de la conduite féminine se retrouvent aussi dans le bilan global des comportements des usagers: les hommes se rendent en effet coupables de 64% des infractions de de 3ème et 4ème classes, et de 93 % des infractions de 5ème classe (les plus graves).

Et même si les femmes sont de plus en plus épinglées pour des excès de vitesse (36% des cas en 2018) ou refus de priorité (40% des cas), il n’en demeure pas moins qu’elles se montrent bien plus sûres et respectueuses des autres usagers de la route que leurs homologues masculins.

C’en est même accablant, comme pourraient en témoigner les conducteurs épinglés pour usage de stupéfiant au volant (des hommes à 93%), ou les auteurs de délits de fuite (92% d’hommes). Un dernier chiffre pour la route ? Les hommes ont représenté plus de 85 % des titulaires de permis invalidés l’an dernier. N’en jetez plus !

Discrimination à l’envers

Avec un tel palmarès, la logique voudrait que les dames soient traitées par les assureurs avec les égards qui leur sont dus. C’est pourtant tout le contraire, par un étrange paradoxe né d’un jugement  émis en 2011 par la Cour de justice des Communautés européennes, lequel a entraîné l’interdiction en 2013 de prendre en compte le sexe  dans le calcul des primes d’assurance.

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Les femmes ont un taux de sinistres légèrement supérieur à celui des hommess, mais la gravité des cas est sans commune mesure. Ainsi, les accidents entraînant des blessures sont le fait des hommes dans 77% des cas.
Les femmes ont un taux de sinistres légèrement supérieur à celui des hommess, mais la gravité des cas est sans commune mesure. Ainsi, les accidents entraînant des blessures sont le fait des hommes dans 77% des cas.

Ce qui pouvait apparaître à l’époque comme une victoire pour les femmes s’est en réalité retourné contre elles. Une étude tout récemment menée par le comparateur d’assurances Assurland.com montre en effet que sur la période courant de 2008 à 2018, les primes des femmes ont augmenté de 6 % tandis que celles des hommes baissaient d’autant, soit une différence relative de 12%.

La différence est encore plus marquée chez les jeunes conducteurs (moins d'un an de permis), où les femmes ont vu leur prime bondir de 24 % relativement aux hommes. La différence se tasse en revanche chez les bons conducteurs expérimentés (bonus 50 et tranche d’âge des 45-50 ans), où les femmes ont vu leur prime moyenne augmenter de 3 % relativement aux hommes : l’âge venant, les sinistralités des hommes et des femmes tendent à se rapprocher, ce qui se retrouve (et heureusement !) dans le calcul des primes.

Pour autant, l’injustice est là, criante : « Ces chiffres s’expliquent par le fait que les femmes ne bénéficient plus de leur moindre sinistralité dans le calcul statistique de leur risque. Le coût de leurs accidents est inférieur à celui des hommes mais profite à ces derniers », commente Assurland.

Silence des assureurs

Sollicitée par Caradisiac, la Fédération Française de l’Assurance n’a pas donné suite à nos sollicitations, (malgré nos relances). Mais on peut rappeler ces réponses apportées par l’organisme au Sénat quand un rapport parlementaire avait été consacré à la question en 2016 : «  en plaçant l'ensemble des assurés automobiles à un niveau 100, nous constatons que les femmes se trouvent à une fréquence d'accidents (matériel et corporel) de 104 et les hommes à une fréquence de 98. Les femmes auraient donc un peu plus d'accidents que les hommes. Sur l'axe du coût moyen en revanche, les hommes se situent à 106 et les femmes à 91. Au total, là où la sinistralité générale se situe à 100, celle des hommes se situe à 108 et celle des femmes à 95. Cet écart significatif s'explique essentiellement par une gravité d'accident très faible et, de ce fait, un coût moyen plus faible chez les femmes. »

Bref, tout le monde s’accorde à louer les excellentes dispositions des femmes au volant. A commencer par les hommes, selon une étude menée en 2016 par OpinionWay pour MMA/Europe 1 : 83% de ces messieurs se sentent en confiance quand ils sont dans une voiture conduite par une femme (contre 76% pour les femmes conduites par les hommes).

Selon cette même étude, 81 % des hommes qualifient la conduite des femmes de "quasi irréprochable", et 91 % s’élèvent contre l’idée reçue selon laquelle une femme ne sait pas conduire et qu'elle est responsable d'accidents.

Malgré ce plébiscite, les femmes se montrent plus sévères envers elles-mêmes que les hommes. Ceux-ci attribuent à leur conduite la note moyenne de 7,7/10, contre 7,5 points pour les femmes. Compte tenu des chiffres évoqués plus haut, certains se surestiment quand d’autres se surestiment.

Ce manque de confiance des femmes s'illustre à tous les niveaux dans la société, notamment en matière d’inégalité salariale. En tout état de cause, la conduite automobile est l’illustration implacable de l’inégalité des sexes. Mais pas au sens où on l’entend habituellement.

 

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