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Carlos Ghosn: la réalité plus forte que la fiction

Cavale, malle percée, barbouzes et jet privé, pour finir par un réveillon entre amis à Beyrouth:  qui aurait pu imaginer que l'affaire Carlos Ghosn prenne un tel tournant? Caradisiac revient sur l'incroyable scénario de l'évasion de l'industriel, qui donne ce mercredi sa grande conférence de presse.

Carlos Ghosn: la réalité plus forte que la fiction

Rarement conférence de presse aura été autant attendue. Mercredi à 14 h (heure française), dans les locaux du Press club de Beyrouth, Carlos Ghosn s’exprimera devant des médias venus du monde entier pour s’expliquer sur les charges de malversation financière qui pèsent contre lui et, espérons-le, donner plus de détails sur sa rocambolesque évasion. Caradisiac suivra bien sûr l’événement de près.

Pour mieux situer les choses dans l’intervalle, revenons ensemble sur les éléments les plus spectaculaires connus depuis la fuite du Japon du patron déchu. Tous les ingrédients d’un formidable thriller sont là.

Ce que l’on sait de l’évasion de Carlos Ghosn.

29 décembre. Assigné à résidence à Tokyo après 128 jours d’une détention difficile, Carlos Ghosn quitte son domicile coiffé d’un chapeau et d’un masque chirurgical censé protéger de la pollution, accessoire banal au Japon. Il apparaît que la société privée censée surveiller le bâtiment pour le compte de Nissan avait cessé son activité ce jour-là, à la demande des avocats de Carlos Ghosn qui contestaient le bien-fondé de ce procédé.

Un masque chirurgical de ce type a permis à Carlos Ghosn de quitter le plus discrètement possible son appartement de Tokyo le 29 décembre.
Un masque chirurgical de ce type a permis à Carlos Ghosn de quitter le plus discrètement possible son appartement de Tokyo le 29 décembre.

Ghosn se rend ensuite à l’aéroport de Kansai, proche d’Osaka, dans des circonstances qui restent à préciser. Le plus probable est que ce trajet de 500 km environ se soit opéré par la route. Là, il prend place à bord d’un jet privé, un Bombardier Global Express immatriculé TC-TSR affrété auprès du loueur turc MNG Jet par une personne privée, et en provenance de Dubaï.

Cette malle à instruments de musique percée de trous aurait permis à Carlos Ghosn de prendre place à bord du premier avion.
Cette malle à instruments de musique percée de trous aurait permis à Carlos Ghosn de prendre place à bord du premier avion.

La société japonaise InterAviation Japan Co. Ltd, qui s’est chargée des services et de la logistique de ce vol, assurera par la suite que Carlos Ghosn n’était « pas enregistré en tant que passager. » De fait, il semble que l’industriel se soit caché dans une malle destinée au transport de matériel musical, dotée de roues et de petits trous permettant de respirer. D’après Le Monde, les pilotes et personnels navigants, interrogés par les autorités turques, ont évoqué la présence d’un malle à bord « qu’il fallait bien attacher avant le décollage. »

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C'est dans ce jet privé, un Bombardier Challenger 300, que Carlos Ghosn a affectué son second vol, d'Istanbul à Beyrouth (photo non datée et non localisée).
C'est dans ce jet privé, un Bombardier Challenger 300, que Carlos Ghosn a affectué son second vol, d'Istanbul à Beyrouth (photo non datée et non localisée).

Si Carlos Ghosn ne figure pas dans le registre des passagers, le Wall Street Journal précise que celui-ci comprend les noms de deux hommes disposant de passeports américains, répondant aux noms de Michael Taylor et George-Antoine Zayek. Tous deux sont d’anciens militaires spécialisés dans ce type d’opération d’exfiltration. Le premier est un ancien officier des forces spéciales américaines, le second aurait notamment longtemps servi dans l’armée libanaise avant de se tourner vers des activités plus lucratives, où sa connaissance des terrains hostiles est appréciée.

L’avion décolle sans encombre et se pose à Istanbul, où Carlos Ghosn est transféré dans un deuxième avion opéré lui aussi par MNG Jet, mais propriété d’un homme d’affaires turc. Cette fois, Carlos Ghosn embarque sous sa véritable identité à bord de l’avion, un Bombardier Challenger 300 immatriculé TC-RZA. Il est notamment accompagné d’un cadre de MNG jet. L’avion s’envole vers 6h, pour arriver à Beyrouth une heure et demi plus tard. Carlos Ghosn est libre. Mais à leur retour à Istanbul, 4 pilotes et le cadre de MNG Jet sont arrêtés. Ce dernier est soupçonné d’avoir été corrompu pour rendre possible l’opération, et son employeur a porté plainte contre lui pour atteinte à la réputation de l’entreprise.

Happy end (provisoire?) avec cette image du réveillon de Carlos Ghosn le 31 décembre à Beyrouth, avec sa femme Carole et des amis. Ce qui s'appelle un art consommé du storytelling.
Happy end (provisoire?) avec cette image du réveillon de Carlos Ghosn le 31 décembre à Beyrouth, avec sa femme Carole et des amis. Ce qui s'appelle un art consommé du storytelling.

Le 31 décembre, après avoir profité de ses premières heures de liberté et avant de passer le réveillon avec sa femme et quelques amis, Carlos Ghosn déclare : « Je suis à présent au Liban. Je ne suis plus l'otage d'un système judiciaire japonais partial où prévaut la présomption de culpabilité. Je n'ai pas fui la justice, je me suis libéré de l'injustice et de la persécution politique. Je peux enfin communiquer librement avec les médias, ce que je ferai dès la semaine prochaine » (mercredi 8 janvier, donc)

Il peut donc préparer la suite de l’affaire, tandis que le Japon ne peut que ruminer après l’affront subi. Dimanche 5 janvier, la ministre de la justice a souligné le caractère « inexcusable » de la fuite : « le système judiciaire pénal de notre pays dispose de procédures appropriées pour établir la vérité dans les affaires, et il est administré correctement, tout en garantissant les droits humains fondamentaux. »

C’est pourtant ce dernier point que la défense de Carlos Ghosn conteste avec le plus de vigueur. « Si un terroriste est mis en examen, il a droit à un avocat dès la première heure de sa garde à vue, il a droit à accéder à son dossier, il doit savoir ce qu'on lui reproche et pouvoir y répondre. Il a droit à des visites familiales. Tous ces droits fondamentaux ont été niés à Carlos Ghosn », plaide François Zimeray, l’un de ses avocats français, dans une interview donnée lundi soir à France Info.

Mais le soutien le plus inattendu est venu mardi matin de Jean-Luc Mélenchon, au micro d’Europe 1. « Les droits de l’homme et les droits de la défense ne s’appliquent pas avec des critères de classe. La maltraitance à laquelle s’est livrée la justice japonaise est inacceptable », a tonné le leader de la France insoumise. Avant de rajouter : « Vous connaissez un être humain qui n’essaie pas de s’échapper quand on le maltraite ? »

Mardi, on apprenait aussi que la justice japonaise avait émis un mandat d’arrêt contre Carole Ghosn, épouse de l’homme d’affaires, pour avoir fourni de faux témoignages. Quelques jours plus tôt, le Japon avait saisi Interpol via une notice rouge, l’équivalent d’un mandat d’arrêt international, auquel le Liban n’est toutefois pas tenu de se conformer (et n’a manifestement pas la moindre intention de le faire).

Nissan, de son côté, à publié  un communiqué dans lequel il réaffirme détenir de solides preuves des malversations de Carlos Ghosn et dénonce une fuite "regrettable", qui "défie le système judiciaire japonais"

Nous vous donnons rendez-vous mercredi pour le prochain épisode de cet haletant feuilleton, dont personne n’a pour le moment envie de connaître la fin. Sauf Carlos Ghosn, peut-être.

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