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Carlos Tavares : « la densité du réseau de charge est en retard par rapport à la croissance du marché »

Dans une interview sans langue de bois, le Directeur général du groupe Stellantis fustige la lenteur du déploiement des infrastructures électriques: "sans réseau de charge visible, le conducteur ne se sentira pas en confiance."

Carlos Tavares : « la densité du réseau de charge est en retard par rapport à la croissance du marché »

Quand Carlos Tavares prend la parole, on est rarement déçu du résultat. A plus forte raison quand est évoquée la question de la transition vers l’électrique, laquelle constitue un gigantesque big bang pour des constructeurs automobiles contraints de se réinventer entièrement.

On en a une nouvelle illustration à travers cet échange avec Jean-Patrick Teyssaire, Président du grand forum Electric-Road qui sera organisé à Bordeaux du 18 au 20 octobre, événement dont le propos consiste à explorer toutes les facettes de la mobilité électrifiée, sans œillères.

Après avoir rappelé que Stellantis allait dépenser 30 milliards d’euros durant les 5 prochaines années pour mettre au point les plates-formes Stella qui allaient lui permettre d’ électrifier ses gammes, le grand patron sort l’artillerie lourde pour dénoncer la lenteur de mise en place des infrastructures de charge : « Ce qui risque de freiner le déploiement du véhicule électrique ce n’est sûrement pas l’efficacité des constructeurs automobiles, mais c’est si la promesse de confort dont le consommateur pourra bénéficier, notamment à travers la densité des réseaux de charge, n’est pas tenue. »

"Le conducteur ne fera pas 30 km pour aller se charger."

Et de poursuivre : « Vous savez bien que le marché de la voiture électrique est en train de croître plus vite que ce que les pouvoirs publics avaient prévu et que la densité du réseau de charge est en retard par rapport à la croissance du marché. C’est bien l’obstacle numéro un, obstacle considérable car si l’acheteur n’est pas sécurisé sur la possibilité de charger son véhicule, pourquoi l’achèterait-il ? Or il va être obligé de l’acquérir car de nombreuses contraintes vont faire en sorte qu’il ne pourra quasiment plus se déplacer s’il n’a pas un véhicule électrique. C’est là une dimension de démocratie moderne qu’il faut traiter. On ne peut pas d’un côté limiter la liberté de mouvement des citoyens en conditionnant cette liberté à l’utilisation d’un véhicule électrique et en même temps ne pas mettre à sa disposition un réseau de charge suffisamment dense pour qu’il puisse se charger avec un niveau de confort raisonnable. Sans réseau de charge visible, le conducteur ne se sentira pas en confiance. Il ne voudra pas faire 30 km pour aller se charger. L’acquéreur potentiel d’un véhicule électrique va retarder son achat s’il n’est pas sécurisé par un réseau de charge facilement accessible. »

Voilà les pouvoirs publics prévenus : « faites votre boulot, car de notre côté ça avance très vite », dit en substance Carlos Tavares. La preuve, même le fameux projet d’« Airbus de batteries » progresse, comme en atteste l’intégration de Mercedes au consortium ACC (aux côtés de Stellantis et TotalEnergies), officialisé la semaine dernière.

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Il est vrai que le déploiement du réseau de charge peine à suivre la cadence : alors que l’objectif était de 100 000 bornes publiques opérationnelles en France à la fin d’année, il faudra s’estimer heureux si on approche la barre des 50 000.

Même si une dynamique est indéniablement lancée (le nombre de bornes augmente, tandis que les modèles électriques représentent 8% des ventes en France depuis le début de l’année), même si 90% de la recharge s’effectue à domicile, et même si la France est aujourd’hui le deuxième pays le mieux doté d’Europe en matière de recharge publique, on est encore loin du compte pour permettre une mobilité électrique sereine.

Il sera ensuite temps de se poser d’autres questions, d’ailleurs régulièrement soulevées par Carlos Tavares (et d’autres avec lui).

Quid de la « propreté » de l’électricité (débat entre pro et anti-nucléaires, pro et anti-éoliennes) ? Et quid des recettes fiscales encore générées par le pétrole ? Seront-elles compensées par une taxation de l’« électricité-carburant » ?

Pour vertueuse qu’elle soit, la transition écologique de l’automobile pose encore d’immenses questions.

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