Chic et puissante, la VW Polo V GTI n’est même pas chère
Finition de qualité, moteur de 180 ch, bel équipement, la Polo GTI fabriquée entre 2010 et 2014 délivre bien du plaisir au quotidien tout en demeurant abordable : dès 6 000 €. Son achat suppose toutefois de prendre quelques précautions...

Quelque peu éclipsée par la Golf, la Volkswagen Polo existe depuis pratiquement aussi longtemps : 50 ans déjà ! Née en 1975 peu après l’Audi 50 dont elle est une variante low-cost, la Polo a mis un peu de temps à devenir l'une des citadines les plus vendues, se passant jusqu’en 1994 de carrosserie à 5 portes.
Celle-ci arrive lors de l’avènement de sa troisième génération, qui est aussi la première à bénéficier d’une version GTI. La petite VW connaît une crise de croissance en 2001 puis en 2009, à l’apparition de sa cinquième génération, devient pleinement mature.

Codée 6R, elle récupère la plate-forme PQ25, également utilisée par l’Audi A1 et la Seat Ibiza 4, puis se voit élue Voiture de l’année 2010. Sa belle finition alliée à des prix raisonnables et fort contenu technologique ont certainement plaidé en sa faveur. Il faut dire que la variante GTI fait le plein en la matière.
En effet, en 2010, elle récupère le 1,4 l Twincharger de la VW Golf V GT TSI, suralimenté à la fois par un compresseur Roots et un turbo, le premier soufflant jusqu’à 3 500 tr/min, le second prenant le relais ensuite. Voilà qui évoque la Polo G40 de 1987, déjà équipée d’un compresseur.

Ce bloc, codé EA111 CAVD, s’agrémente d’une injection directe et développe 180 ch, pour 250 Nm de couple. En découlent de belles performances, avec un maxi de 229 km/h et un 0 à 100 km/h exécuté en 6,9 s.
Cela dit, l’allemande se passe de vrai différentiel à glissement limité, car elle est plus typée GT que pure sportive, au contraire d’une Renault Clio RS, lui préférant un système électronique XDS qui freine la roue intérieure. Surtout, elle adopte d’office la boîte DSG à 7 rapports, aucune manuelle n’étant proposée.

Cela se traduit aussi par un poids élevé (1 195 kg), également synonyme de sécurité passive au top (5 étoiles à l’EuroNcap). Facturée 23 920 €, soit 30 300 € actuels, la Polo GTI offre de série la clim auto, l’ESP, les jantes de 17 en alliage, les sièges sport à carreaux, la sono, le radar de recul, les phares et essuie-glaces automatiques… Riche !
Sans en avoir l’air, la Volkswagen bénéficiera en 2012 d’un moteur fiabilisé, codé CTHD, puis restera sans changement notable jusqu’en 2014, où elle subit un restylage important et bénéficie d’un nouveau bloc. En réalité, il s’agit d’une voiture très différente et actuellement bien plus chère en occasion, qui fera l’objet d’un article ultérieur.

Combien ça coûte ?
En très bon état, la VW Polo 5 Gti s’offre dès 6 000 €, avec certes plus de 200 000 km compteur au bas mot. A 8 000 €, on commence à trouver des exemplaires aux alentours de 150 000 km, à 10 000 €, ils s’en tiendront à 100 000 km environ, et ainsi de suite jusqu’à 15 000 €, où les Polo peuvent tomber sous les 50 000 km. Les options et l’état influent sur la valeur, naturellement.

Quelle version choisir ?
La Polo GTI n’ayant guère varié, optez avant tout pour une auto en excellent état et dotée de tout son historique, avant de considérer son kilométrage. Les modèles fabriqués à partir de 2012 sont préférables, car plus fiables.

Les versions collector
La VW étant très présente sur le marché, il faut jouer sur les éléments de rareté pour qu’elle devienne collector. A savoir un parfait état d’origine, un kilométrage très faible, des options attractives (cuir, toit ouvrant) ou encore des coloris originaux.

Que surveiller ?
Volkswagen bénéficie (encore) d’une image très qualitative. Pourtant, malgré sa belle fabrication, la Polo GTI pâtit d’un moteur assez problématique, le CAVD. Il se signale souvent par une consommation d’huile élevée, due notamment à un turbo mal équilibré qui fuit sur les paliers de sa turbine et à des segments ne supportant parfois pas le sans-plomb 95.
Les bobines et bougies ont, elles aussi, été des sources d’ennuis, alors que vers 100 000 km, la chaîne de distribution est à inspecter de près, voire à changer. Volkswagen ayant été relativement généreux sur les prises en charge de ces pannes hors garantie, il est crucial d’opter pour une auto suivie en réseau. Le bloc CTHD, corrigé sur ces points, se révèle bien plus fiable !
Malheureusement, la boîte DSG DQ200 connaît aussi son lot de problèmes, notamment du côté des solénoïdes du boîtier de commande Mechatronic. Elle demande des vidanges complètes tous les 60 000 km, mais sur les autos à l’entretien soigné, elle encaisse de gros kilométrages sans souci majeur. Pour le reste, la Polo vieillit fort bien, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, où les pépins électriques demeurent assez rares.

Sur la route
Même 15 ans après son lancement, la Polo V GTI impressionne par sa qualité de finition. On y est de surcroît parfaitement installé, le volant se réglant dans les deux plans. D’une sonorité plutôt rauque, le moteur présente une vigueur inhabituelle à bas régime, grâce à son compresseur. Ensuite, il ne se départit jamais d’un punch important, dont l’importance est quelque peu gommée par sa linéarité, amplifiée par une boîte DSG qui monte les rapports de façon douce et instantanée.

On en viendrait à douter de ses performances, puis on regarde les compteurs : oui, ça marche très fort. Cela dit, si ce groupe se montre un peu rugueux dans son fonctionnement, il prend 7 000 tr/min sans faiblir. Chaud devant ! Les reprises sont donc impressionnantes, même si la DSG est parfois un peu lente à décider de rétrograder.

Le châssis est à la hauteur. Très homogène, il concilie efficacité et facilité comme rarement, et si l’ESP n’est pas vraiment déconnectable, il permet de s’amuser un peu avec la Polo, qui s’inscrit en appui sans mollesse et accepte de dériver légèrement de la poupe quand on le provoque. On n’éprouve certes pas des sensations comparables à celles d’une Clio RS ou même d’une Fiesta ST, mais voilà, le confort général est nettement meilleur dans la Polo. Par ailleurs, celle-ci se révèle bien insonorisée, se prêtant dès lors fort bien aux longs trajets. Mieux, à 7,5 l/100 km, elle est même étonnamment sobre.
L’alternative youngtimer
Volkswagen Polo 3 GTI (1999 – 2001)

Si la Polo 3 apparaît en 1994, elle doit attendre son restylage en 1999 pour se décliner en GTI de façon pérenne. Sous son capot, cette variante épicée bénéficie d’un 1,6 l 16 soupapes développant 125 ch. Comme l’allemande ne pèse que 1 010 kg, elle affiche de belles performances, pointant à 205 km/h (0 à 100 km/h en 8,7 s). Du moins sur le papier, car le moteur manquant de couple oblige à souvent recourir au levier de vitesses pour offrir des reprises décentes.
En réalité, cette Polo GTI est plus chic que sportive, avec sa finition remarquable ainsi que son équipement riche comprenant de série la clim et l’ESP, alors un cas unique chez les citadines. En option, on trouve le cuir et même les projecteurs au xénon. Elle a tout d’une grande ! Malheureusement, si le moteur est fiable, la boîte pose quelques soucis. A partir de 4 000 €.
Volkswagen Polo 5 GTI (2010), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 390 cm3
- Alimentation : turbo + compresseur
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 7 DSG, traction
- Puissance : 180 ch à 6 200 tr/min
- Couple : 250 Nm à 2 000 tr/min
- Poids : 1 195 kg
- Vitesse maxi : 229 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 6,9 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver une Polo 5 GTI d'occasion, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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