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Crise des semi-conducteurs: "peu de clients acceptent de recevoir une voiture moins équipée" (interview)

La crise des puces électroniques est un véritable cataclysme pour le marché automobile mondial. Nous évoquons ses conséquences concrètes sur le terrain avec Christophe Maurel, qui préside un groupe de 26 concessionnaires du sud de la France.

Crise des semi-conducteurs: "peu de clients acceptent de recevoir une voiture moins équipée" (interview)

La crise des semi-conducteurs et les délais de livraisons à rallonge qui en résultent sont LE sujet du moment dans l’automobile. Pour comprendre toutes les implications du phénomène, tant du côté des clients que des professionnels, Caradisiac a interviewé ce matin Christophe Maurel, past-President de la branche concessionnaires du CNPA (Conseil national des Professions de l’Automobile). Il préside un groupe de concessions automobiles qui compte 26 établissements dans le sud de la France, ce qui lui donne une vision extrêmement précise de la réalité.

 

Quelle est la situation sur le terrain en ce début du mois d’octobre ?

Crise des semi-conducteurs: "peu de clients acceptent de recevoir une voiture moins équipée" (interview)

Jusqu’à la fin du mois de juin, nous ne ressentions pas de problématique urgente sur la question des délais de livraison. Les choses ont commencé à se dégrader pendant l’été, avec des usines dont la production se voyait stoppée du fait de la pénurie de semi-conducteurs, ce qui a entraîné une baisse des volumes facturés aux clients. Et ça ne s’est pas arrangé depuis, au point que nous prévoyons un volume de facturation au quatrième trimestre inférieur d’environ 25% aux prévisions, voire davantage.

 

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Comment réagissent les clients quand vous leur annoncez ces délais à rallonge ?

A ce stade, nous n’avons pas à déplorer d’annulations de commandes. Les clients comprennent d’autant mieux que ces pénuries ne touchent pas que l’automobile. Elles se ressentent dans d’autres secteurs de l’économie, comme le BTP.

On a hélas peu de visibilité, mais les annonces faites par les constructeurs sont plutôt pessimistes à court ou moyen terme. Il y a une situation globale de rareté des produits, qui fait que l’on risque aussi d’assister à une inflation des tarifs.

 

Proposez-vous des véhicules moins équipés aux clients de façon à les livrer plus rapidement ?

Les clients acceptent peu, c’est difficile d’avoir une voiture moins équipée que prévu. On se rend compte que les clients supportent bien mieux les délais à rallonge que les voitures amputées d’une partie de leurs équipements.

 

Toutes les marques sont-elles touchées à égalité ?

Globalement, oui. Certains constructeurs s’en tiraient un peu mieux jusqu’ici, mais on sait que cela sera très contraint jusqu’à la fin de l’année. C'est plus facile avec ceux qui ont un peu de stock, mais on sait que la situation peut évoluer à tout moment.

 

Tous les voyants sont-ils donc au rouge dans la distribution auto?

Non, car le portefeuille de commandes est excellent. On a trois mois de commandes devant nous, le niveau est presque équivalent à celui de 2019. Mais le stock global est insuffisant, et le fait est que le seuil de facturation est aujourd’hui inférieur aux seuils de rentabilité.

 

Quid du marché de l’occasion ?

Ce marché est alimenté en grande partie par les achats de voitures neuves. Si on vend moins de modèles neufs, il y a moins de reprises, notamment sur des véhicules récents. Le marché du véhicule d’occasion de moins de 2 ans est en souffrance, et on manque aussi de V0 de plus de 3 ans, qui sont aujourd’hui très demandés par les consommateurs. Il y a un appel d’air sur le VO, mais l’offre est insuffisante.

C’est un bouchon : problème de fabrication = baisse des livraisons = moins de reprises = pénurie en occasion. La bonne nouvelle, c’est que comme les automobilistes gardent leur voiture plus longtemps, l’activité reste robuste en après-vente. Or, la réparation reste un métier essentiel de l’activité automobile.

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