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Faut-il avoir peur des occasions de plus de 10 ans ?

Dans Guide fiabilité / Actu occasion

Manuel Cailliot

De (nombreuses) personnes considèrent qu'acheter un véhicule de plus de 10 ans est un coup de poker, voire une hérésie... Pourtant, certains acheteurs n'hésitent pas (ou n'ont pas le choix). Ont-ils tort ou raison ? Comme souvent, la réponse n'est pas simple, mais Caradisiac a pesé pour vous le pour et le contre.

Faut-il avoir peur des occasions de plus de 10 ans ?

La "barre des 10 ans" représente pour beaucoup d'acheteurs de voitures d'occasion comme un "cap psychologique". Un peu comme... celui des 200 000 km ! Dans l'inconscient collectif, une voiture qui dépasse ce kilométrage est en fin de vie, et son échappement n'est pas loin de cracher sa dernière volute de CO2. C'est la même chose pour les 10 ans. D'autres automobilistes, au contraire, sont adeptes du "10 ans ? C'est rien !"

Alors, qui a raison ? Qui est rationnel, ou irrationnel ? Faut-il réellement éviter comme la peste ces voitures dont certains pensent qu'elles entrent dans le troisième âge ? Sont-ce des gouffres financiers à la fiabilité mise à mal par tant d'années écoulées ? Ou bien, au contraire, peut-on réaliser de bonnes affaires, en continuant à rouler longtemps avec une voiture acquise en échange d'une somme modique ? 

Au risque de passer (à juste titre) pour des indécis de première ligne, impossible d'avoir une opinion tranchée. En gros, ça donne : "oui et non", "ça dépend", "faut voir"… Et là, vous n'êtes pas plus avancés. Alors détaillons point par point les éléments qui peuvent faire pencher la balance en faveur ou en défaveur de ce type d'auto.

 

10 ans : une voiture à prix plancher ?

Rares, très rares sont les autos qui prennent de la valeur avec le temps. Le principe est au contraire de voir la cote (la valeur) de la voiture baisser, année après année. Du coup, l'argument principal lors de l'achat d'une voiture de 10 ans ou plus, c'est sans aucun doute le prix !

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Selon que la marque soit premium ou généraliste, que le modèle en particulier bénéficie d'une bonne cote d'amour ou pas, la valeur résiduelle sera comprise entre 15 et 30 % du prix du neuf, en moyenne. Ainsi, une Renault Clio 3 de 10 ans, diesel, pile dans le kilométrage moyen, et en bon état, se négociera entre 4 500 € et 5 000 €, pour un prix du neuf de 18 000 €. Et c'est une citadine qui décote peu. Autre exemple, une BMW Série 3 320d de 10 ans, également avec un kilométrage moyen, et en bon état, peut se trouver autour de 8 500 €, pour un prix du neuf de 37 000 € en moyenne !

Il existe des exemples encore plus extrêmes, avec des modèles mal-aimés, comme la Renault Vel Satis, qui au bout de 10 ans peuvent s'acquérir pour seulement 10 % de leur prix neuf... Soit 4 500 € pour un modèle V6 dCi vendu au minimum 45 000 € en neuf.

Par contre, pour une auto de dix ans, on trouvera en occasion beaucoup plus d'offre en diesel qu'en essence, car à cette époque, le diesel était de très loin majoritaire. Or aujourd'hui, ce sont les modèles essence les plus recherchés.

Verdict : oui, une voiture de 10 ans ou plus permet de faire indéniablement de grosses économies sur la dépense à l'achat. Mais les frais d'entretien ou de remplacement de pièces seront potentiellement plus élevés (voir plus loin).

Le conseil Caradisiac : les décotes les plus impressionnantes se font sur les modèles peu demandés, atypiques, mais aussi sur ceux qui sont les plus puissants et souvent les plus chers en neuf. Les meilleures affaires se font donc sur les grosses voitures bien motorisées, surtout quand elles se sont mal vendues en neuf. Si cela ne vous rebute pas, c'est tout bénef., car sauf exception, ce ne sont pas pour autant de mauvaises voitures.

 

10 ans : un kilométrage délirant ?

Faut-il avoir peur des occasions de plus de 10 ans ?

Déjà, contrairement au cap des 200 000 km, le cap des 10 ans ne signifie pas forcément gros kilométrage. Il faut en effet avoir en tête que les automobilistes français parcourent chaque année un nombre de kilomètres relativement faible. Pour un diesel c'est environ 16 000 km, et pour un essence, c'est beaucoup moins, autour de 9 000 km (on ne parle là que des voitures particulières). Le calcul est vite fait. On trouve des diesels de 10 ans qui ont moins de 150 000 km, et les essence affichent pour beaucoup moins de 100 000 km. Autant dire des kilométrages qui sont, en réalité, loin de devoir faire peur ! Car aujourd'hui, une voiture entretenue régulièrement, essence comme diesel, peut sans difficulté passer la barre des 200 000 km, et des 300 000 km au prix de remplacements de quelques pièces d'usure et d'un entretien plus conséquent.

Verdict : 10 ans, vous le constaterez dans les petites annonces, n'est pas forcément synonyme de gros kilométrage. Pas trop de risque à ce niveau.

Le conseil Caradisiac : sachant qu'une voiture s'use plus vite lorsqu'elle effectue des petits trajets, et plus encore quand elle ne roule pas, il vaut mieux privilégier une voiture de 10 ans qui a parcouru ses 150 000 km essentiellement sur autoroute, qu'une autre qui en aura parcouru 100 000 en ville.

 

10 ans : des essence rincés, des diesels en forme ?

Ici aussi, l'inconscient collectif à tendance à nous faire dire que les moteurs diesels sont plus costauds (bien que cela évolue), et donc qu'en acheter un âgé est moins risqué que d'acheter un essence de la même année. Pour schématiser on pourrait dire : "un essence de 10 ans, ah non c'est niet, il est rincé" alors qu'on dirait "un diesel de 10 ans ? Passe encore...". Rien n'est pourtant moins vrai aujourd'hui.

En effet, les ingénieurs motoristes, face à l'engouement du public pour le gazole, ont planché comme des dingues sur la technologie diesel, et ont sorti des moteurs que l'on peut qualifier d'ultra-pointus. Il n'est pas rare aujourd'hui de trouver des blocs diesels de 2.0 l de cylindrée, qui affichent 200, voire 240 ch. Impensable il y a 10 ans, lorsque les plus puissants TD se targuaient de 130 à 150 ch, et ne parlons pas des atmosphériques de 70 ch d'il y a 25 ans. À grand renfort de turbo à géométrie variable (voire bi-turbo), d'injection directe, de common-rail (rampe commune) haute pression, et de traitements de surface au micron, les diesels se veulent maintenant sportifs. Et il a fallu dans le même temps les dépolluer ! FAP (filtres à particules), catalyseurs SCR et autres pièges à Nox ont également vu le jour. En corollaire, leur fiabilité a énormément baissé !

Bien fini, le temps ou les gros diesels atmos pouvaient afficher les 500 000 km et plus au compteur... Soumis à des contraintes énormes, leur durée de vie s'est considérablement rapprochée de celle des moteurs à essence, qui dans le même temps, gagnaient en fiabilité et en longévité. Ces derniers, pour gagner en consommation, ont également évolué (turbo, injection directe, pressions d'injection plus élevées, réduction de cylindrée). Mais ils ont bénéficié de l'expérience acquise côté diesel. Et leur fiabilité semble moins aléatoire. Ceci dit, on n'a pas encore 15 ans de recul...

Verdict : à l'horizon des 10 ans, les deux types de mécaniques sont aujourd'hui renvoyés dos à dos… Et cette échéance temps ne doit pas vous faire plus peur dans un cas que dans l'autre.

Le conseil Caradisiac : le type de moteur à préférer doit surtout dépendre de votre kilométrage annuel et de vos types de parcours. Moins de 20 000 km et/ou beaucoup de ville = essence, plus de 20 000 km et essentiellement de longs trajets (plus encore si vous tractez) = diesel.

 

10 ans : une voiture qui tombe en miettes ?

Il est étonnant de voir comment deux voitures de même âge peuvent montrer deux visages différents selon l'utilisation qui en a été faite. D'un côté le transport des gravats de la maison de campagne qu'on retape, avec l'oubli d'une révision sur deux, sans compter les enfants et le chien qui se sont occupés de l'habitacle… de l'autre une voiture de couple sans enfant, maniaque et pointilleux sur l'entretien mécanique et cosmétique. Nous vous laissons deviner pour laquelle des deux le cap des 10 ans aura le résultat le plus catastrophique…

Faut-il avoir peur des occasions de plus de 10 ans ?

Pour rester concret et franc, il est certain qu'une voiture de plus de 10 ans aura du vécu. Sauf à la conserver précieusement dans un box sous une bâche et ne la sortir que le week-end par beau temps, elle aura subi quelques assauts. Coups de portières, petits pocs, pare-chocs éraflés et peinture plus aussi brillante qu'à la sortie de concession seront évidemment courants. Dans l'habitacle, quelques accrocs et taches sur les sièges auront pu arriver.

De même, un véhicule qui passe sa vie dehors se transformera plus vite en citrouille que celui qui bénéficie d'un box douillet. Et celui qui circule majoritairement en ville sera en moins bon état qu'un autre, habitué à la province et ses conditions de circulation, et surtout de parking plus clémentes.

Mais globalement, pour une voiture correctement entretenue, régulièrement nettoyée, et utilisée avec un minimum de soin, le cap des dix ans n'est absolument pas celui de l'entrée dans le troisième âge. C'est particulièrement le cas pour les marques premium, douées en termes de vieillissement. Sauf exception, elles présenteront encore très bien. Et de nombreux modèles généralistes seront encore en bon état, pas neufs, mais en bon état. Et on rappelle, si besoin en était, que cela fait bien bien longtemps que les voitures ne rouillent plus, surtout pas au bout de 10 ans seulement, sauf à avoir subi des accidents mal réparés ou un climat particulièrement humide et salé.

Verdict : aujourd'hui, une voiture de 10 ans, entretenue et correctement utilisée, ne peut pas être devenue une épave.

Le conseil Caradisiac : dans la mesure du possible, privilégiez tout de même à l'achat une voiture qui a dormi à l'abri, et dont le propriétaire a pris soin régulièrement (entretien, nettoyage intérieur et extérieur). Elle repartira sur de bonnes bases pour de longues années. Pour celles qui commencent déjà à montrer des signes de fatigue, la dégradation peut malheureusement aller ensuite très vite.

 

10 ans : de grosses factures d'entretien à prévoir ?

Vous aurez compris que globalement, essence ou diesel, une voiture entretenue régulièrement passera sans gros soucis le cap des 10 ans. Et ce quelle que soit sa marque : allemande ou française, italienne ou japonaise. Mais attention, certaines dépenses sont souvent à envisager. Et certaines seront obligatoires.

Faut-il avoir peur des occasions de plus de 10 ans ?

Il est en effet illusoire de penser qu'acquérir une auto de plus de 10 ans n'entraînera pas, à plus ou moins long terme, certains frais. Si le bloc moteur et la carrosserie peuvent se montrer tout à fait en forme, il n'en est souvent pas de même pour les organes périphériques. Dix ans est un kilométrage charnière, au-delà duquel certains remplacements s'imposent.

En premier lieu, la courroie de distribution, lorsque la motorisation fonctionne avec une courroie en caoutchouc. Pour de nombreux moteurs, l'échéance temps maximale est de 10 ans. Pour d'autres c'est 5 ans (beaucoup de dCi Renault), 6 ans ou 8 ans et il sera donc temps de penser, à brève échéance, à faire la seconde distribution, même si l'échéance kilométrique (le plus souvent entre 120 000 km et 240 000 km) n'est pas atteinte !

Et le remplacement d'une courroie de distribution est onéreux. Comptez au minimum 500 €, mais plus souvent autour de 750/800 €. Sur les gros moteurs de modèles premium, on peut dépasser les 1 000 €. Il faut bien en tenir compte. Car ne pas remplacer une courroie de distribution, c'est risquer sa casse, et donc celle du moteur.

Au bout de 10 ans, d'autres pièces peuvent montrer des signes de fatigue, comme le FAP (filtre à particules), les amortisseurs, l'échappement, les articulations de trains roulants. Et plus généralement toutes les pièces en caoutchouc qui s'usent plus avec le temps qu'avec les kilomètres.

Et avec les kilomètres que vous parcourrez vous-même, il faudra envisager à moyen terme les pièces de freinage, l'embrayage, parfois le turbo, etc.

Autant de frais qui peuvent potentiellement, en quelques années, doubler le prix d'achat de la voiture. Attention, beaucoup de voitures parcourent 200 000 km à 300 000 km avec ces pièces, d'origine. Mais notre propos est de vous mettre en garde : il ne faudra simplement pas s'étonner d'avoir à procéder à ce type de réparations.

Verdict : oui, acheter un véhicule de 10 ans entraînera, à plus ou moins long terme, des remplacements de pièces parfois coûteuses. Un phénomène qui arrive bien plus tard lorsqu'on achète une voiture de 3 ou 4 ans, c'est une évidence.

Le conseil Caradisiac : le bon plan consiste à dénicher l'auto sur laquelle ces "mises à niveau", ces remplacements ont déjà été faits. Vous êtes alors assuré de repartir pour un tour, aux frais de l'ancien propriétaire… Mais il y a fort à parier que le prix de la voiture soit alors beaucoup moins "négociable"... Également, une voiture à chaîne de distribution, qui elle, ne se remplace pas, fera économiser ce poste de dépense important.

 

10 ans : bientôt en interdiction de circuler ?

Un questionnement qui se pose pour ceux qui habitent dans les grandes villes, dont beaucoup envisagent, comme c'est déjà le cas dans Paris, Lille, Lyon, Toulouse, Grenoble, Strasbourg, etc., de créer des zones à circulation restreinte.

Faut-il avoir peur des occasions de plus de 10 ans ?

Ainsi, une voiture de 10 ans aujourd'hui, si c'est un diesel, bénéficie normalement de la vignette Crit'air 2, et un modèle essence de la vignette Crit'air 1 (c'est le cas pour toutes les autos immatriculées après le 1er janvier 2011). Avant 2011, c'est Crit'air 2 pour les essence et Crit'air 3 pour les diesels, avant 2006 Crit'air 4 pour les diesels, entre juillet 1997 et le 31 décembre 2000, c'est Crit'Air 5 pour les diesels (et avant 1997 plus de vignette possible en essence comme en diesel).

Autant dire que pour ces voitures de 10 ans, et même un peu plus, il n'existe encore aucune restriction de circulation, mais chaque année ces dernières se durcissent. C'est à chacun d'apprécier sa situation et sa zone de circulation.

Verdict : pas de restriction de circulation à aujourd'hui et pour encore quelques années

Le conseil Caradisiac : pour ceux qui craignent de subir des restrictions, il vaut mieux se tourner vers un modèle essence. Ils bénéficient des vignettes les plus "facilitantes".

 

LE BILAN

Toutes les voitures affichant 10 ans depuis leur mise en circulation ne se valent pas. Mais si vous tombez sur une auto correctement kilométrée, dont le carnet d'entretien prouve le suivi régulier, qui n'a jamais dormi dehors, et qui dispose qui plus est d'une cylindrée confortable, et pourquoi pas une premium (ce n'est pas une obligation pour autant…), vous pouvez y aller sans trop de retenue. Le prix d'achat, toujours intéressant, d'une voiture de cet âge, vous permettra alors de faire face aux frais qui s'avéreront éventuellement indispensables pour pouvoir souffler sereinement, pourquoi pas, les 20 bougies !

 

 

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