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L’Ami est-il un faux ami ?

On commence à en voir beaucoup de cette minuscule voiture électrique à 7 000 €, taillée pour la ville et pour sauver la planète. Sans trop y croire, j’avais parié sur son succès. Il est au rendez-vous, mais n’est pas celui que j’espérais.

Photo Ouest France
Photo Ouest France

Je lis que l’Ami fait un carton. C’est Citroën qui l’annonce : en à peine deux ans, 20 000 exemplaires ont été vendus. Je ne sais pas quel était l’objectif des chevrons, mais il me semble que c’est beaucoup pour une voiturette électrique.

Beaucoup, mais pas tant que ça comme disait Lao Tseu

Est-ce si fantastique pour une auto « de grande marque » vendue au prix d’un scooter 125, le cinquième du prix d’une Zoé, la moitié de celui d’une Dacia Spring ? L’Ami, j’y ai tout de suite cru, pas seulement commercialement, mais philosophiquement : voici comment pourrait survivre la voiture en ville, sans nuisance sonore ou gazeuse, sans prendre de place, sans faire peur aux vieilles dames…

Si tout mon quartier se convertissait à l’Ami, je pourrais y garer mon break sans tourner un quart d’heure pour trouver une place. Je plaisante, hein… Plus sérieusement, qu’on l’aime ou pas, il faut bien reconnaître qu’elle est le plus intelligent outil de locomotion individuelle… depuis l’invention du scooter 3 roues. Dans des villes où nos grosses voitures n’ont jamais eu autant l’air de ne pas être à leur place, l’Ami y semble aussi évidente qu’un lampadaire.

L’Ami est-il un faux ami ?

En long, en large et en travers

Oui mais bon, j’ai vite déchanté. Il s’est vite avéré que la petite Citroën a été détournée de son usage : accessibles dès 14 ans comme tout quadricycle à moteur, ces Amies ne remplacent pas de grosses voitures fumantes et trébuchantes, mais… des scooters et des vélos d’adolescents. Les bus aussi semble-t-il. Aux abords des lycées huppés, on en voit partout, garées en long, en large et en travers, au point que les riverains se plaignent.

Explication, Papa-Maman préfèrent que le fiston ou la fistonne soit entre quatre roues plutôt que sur deux. Moins dangereux.

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William Stanley Jevons
William Stanley Jevons

Et puis « ça les responsabilise » m’a confié un voisin qui envisage d’y convertir son Théo. Bref, l’Ami, ce n’est pas des bagnoles en moins dans le trafic, juste des voiturettes en plus. Cela s’appelle l’effet « rebond ».

L’effet rebond (ou paradoxe de Jevons), c’est ce qui tue beaucoup de nos bonnes initiatives. Exemple : vous isolez votre maison et au lieu des 40 ou 50 % d’économie d’énergie attendus, le gain se résume à 10 ou 20 % car vous vous chauffez plus confortablement. Et comme la facture d’électricité a bien diminué, vous prenez plus de bains et traînez davantage sous la douche. 

Rien ne nous sauvera…

Même syndrome pour la sécurité routière : relevez et élargissez un virage, et vous obtenez à peine moins d’accidents mais bien plus graves : les gens y passent plus vite. Idem pour chaque nouvel équipement. À la grande surprise des assureurs, l’ABS n’a pas réduit le nombre d’accidents : on freine plus tard, plus fort et on a moins peur quand ça glisse.

Statistiquement, aucun équipement de sécurité active n’a sauvé de vies et aujourd’hui, les alertes, radars et automatismes qui nous environnent n’ont qu’une seule fonction : nous permettre d’utiliser nos smartphones au volant.

Seule la sécurité passive paye : on ne prend pas plus de risque sous prétexte d’avoir l’airbag et un prétensionneur de ceinture.

Pour l’Ami, c’est pareil : on nous propose une voiture pas chère, consommant très peu d’énergie, parfaite pour se déplacer en ville. Remplacera-t-elle des machins d’une tonne et demie qui ne roulent quasiment jamais au-delà du périph ou de la rocade et dont la banquette n’est jamais occupée ? Macache : nous l’achetons pour épargner à notre progéniture la promiscuité des transports en commun, la fatigue du pédalage ou le colossal danger du scooter.

Parfois, je me demande si quoi que ce soit pourrait nous sauver de la dévastation qui nous est promise.

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