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La pièce de réemploi, une solution simple et économique ?

Dans Guide fiabilité / Budget

Julien Bertaux

Économiser sur la réparation de son auto en utilisant des pièces d’occasion, en voilà une bonne idée, surtout en cette période d’inflation. Seulement, l’économie engendrée est parfois risquée, et les démarches peuvent être complexes.

La pièce de réemploi part d'un bon principe mais sa mise en oeuvre est plus complexe.
La pièce de réemploi part d'un bon principe mais sa mise en oeuvre est plus complexe.

 

Depuis le 1er janvier 2017, selon l’article L121-117, " tout professionnel qui commercialise des prestations d’entretien ou de réparation de véhicules automobiles permet aux consommateurs d’opter pour l’utilisation, pour certaines catégories de pièces de rechange, de pièces issues de l’économie circulaire à la place de pièces neuves ". En clair, on doit vous proposer des pièces d’occasion ou de réemploi. Ensuite, c’est à vous de choisir.

Tout d’abord, que doit vous proposer votre garagiste ? Les pièces « éligibles » sont les éléments de carrosserie amovibles (ailes, portières, pare-chocs…), de garnissage intérieur et de sellerie, les vitrages non collés, les pièces d’optique, et les pièces mécaniques et électroniques.

En toute logique, les éléments de sécurité ne peuvent être réutilisés comme ceux des trains roulants, de la direction, de freinage et ceux de liaison au sol soumis à une usure mécanique et non démontables. Mais sont exclus également les filtres, bougies, kit de distribution, pompe à eau, lubrifiants…

La pièce de réemploi présente plusieurs avantages. Tout d’abord, le prix, puisqu’il est possible d’économiser entre 30 et 50 % selon le type de pièce et sa disponibilité. Ensuite, la démarche est écologique, car cela évite de mettre au rebut une pièce qui peut encore servir, et limite la production d’éléments neufs, avec ce que cela implique (matière première, énergie, transport…).

Quelles économies ?

Les acteurs du secteur s'accordent pour annoncer des économies de l'ordre de 30 à 50 %, voire jusqu'à 75 % dans certains cas. Nous avons pris comme exemple un Peugeot 206 (1.4 75 ch phase 1) et mis en avant plusieurs éléments.

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Pièce Prix occasion Prix neuf Gain
Projecteur avant 45 € 93 € 52 %
Projecteur arrière 39 € 68 € 43 %
Aile avant 39 € 65 € 40 %
Pare-choc avant 79 € 100 € 21 %
Démarreur 60 € 75 € 20 %
Alternateur 60 € 90 € 33 %
Pompe à carburant 80 € 107 € 25 %

Les prix en occasion ont été relevés sur les sites pièce-auto.fr et back2car.fr. Ceux du neuf proviennent des sites oscaro.fr et francepieceauto.com.

Quelles pièces choisir ?

Les pièces de carrosserie d'occasion sont de loin les moins risquées.
Les pièces de carrosserie d'occasion sont de loin les moins risquées.

Il faut avoir conscience que ces éléments proviennent de véhicules, soit en fin de vie, soit accidentés. Choisir un démarreur ou un alternateur récupéré sur une auto qui a déjà parcouru 200 000 km ne paraît pas judicieux. Concernant les moteurs et boîtes de vitesses, très recherchés, l’investissement semble également risqué, sauf si vous roulez peu (moins de 7 000 km par an). Tout d’abord, il est difficile, voire impossible de certifier réellement son kilométrage. Ensuite, l’usage et l’entretien déterminent beaucoup sa durée de vie. En revanche, une pompe à injection révisée par un spécialiste peut être une bonne solution. Enfin, aucun problème pour les éléments de carrosserie, il serait dommage de s’en priver.

Quelle garantie ?

Contrairement aux pièces neuves qui bénéficient d’une garantie de conformité de deux ans, elle devient plus aléatoire sur les éléments de réemploi. Néanmoins, les ponts, boîtes de transfert et pompes à injection sont garantis trois mois, la durée grimpe à six mois pour les batteries et moteurs/mécanismes de lève-vitres. En revanche, c’est le vendeur qui fixe lui-même les conditions pour les moteurs et boîtes de vitesses.

Pourtant, la notion de garantie tente de progresser. En effet, le site B-Parts (qui appartient à Stellantis) a changé de politique depuis novembre 2022 en garantissant toutes ces pièces pendant 12 mois, moteur compris. De son côté, le site Back2car propose jusqu’à deux ans, et une garantie commerciale d’un an pour les moteurs et boîtes de vitesses.

Effectuer ses propres recherches ?

Malgré l’intérêt financier pour les automobilistes, la filière de la pièce de réemploi ne bat pas son plein, loin de là. En effet, un tiers des véhicules qui partent dans les centres VHU (Véhicules Hors d’Usage) ne sont aucunement valorisés, soit environ 400 000. Un « manque à gagner » que l’on retrouve auprès des compagnies d’assurance puisque Générali indique que 7 % des réparations des véhicules sinistrés de leurs clients sont réalisées avec des pièces de réemploi. Leur objectif est d’atteindre 20 % à l’horizon 2024.

La pièce de réemploi, une solution simple et économique ?

De plus, les professionnels de la réparation ne mettent pas assez en avant cette pratique, qui plus est assez méconnue du grand public. Marge pas toujours intéressante, plus grande facilité de commander des pièces neuves, risque de mécontentement du client s’il vient une panne, les professionnels évoquent même la disponibilité incompatible avec le délai d’immobilisation, comme Speedy par exemple. Pas d’autres choix que d’effectuer ses propres recherches, ce qui complique encore le développement de ces pièces d’occasion. Il faut alors se tourner vers des spécialistes tels que Back2car, B-Parts, Careco, ou encore Yakarouler. De son côté, le site ReparCar a mis en place un système d'algorithme pour faciliter les recherches. À noter que le site internet le plus connu, Oscaro, n’en propose pas.

Se lancer soi-même nécessite également d'avoir quelques notions en matière d’automobile. Pour les pièces de carrosserie, il faut s’assurer qu’il s’agisse d’un modèle restylé ou non. Pour une même pièce mécanique, il peut exister plusieurs montages suivant le fournisseur… Un « détail » que l’on découvre souvent en démontant ladite pièce.

Bilan

Sur le papier, la pièce de réemploi présente deux avantages non négligeables : financier et écologique. Dans le cadre d'un sinistre, l'assurance a tout intérêt à utiliser ces pièces. Vous n'avez pas alors à vous en occuper, cela peut même éviter que votre auto soit classée VEI (Véhicule Économiquement Irréparable), et parte à la casse. Hors assurance, la pratique s’avère complexe. Tout d’abord, la disponibilité n’est pas toujours au rendez-vous, ensuite les professionnels ne le mettent pas assez en avant. Par ailleurs, faire soi-même les démarches risque d’en décourager plus d’un, notamment devant la complexité des références. Enfin, lorsque votre auto est immobilisée au garage et qu’elle est votre seul moyen de locomotion, la meilleure solution est souvent la plus rapide, quitte à dépenser quelques euros supplémentaires.

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