Commençons par un peu d'histoire : il s'agit ici du plus petit moteur jamais monté dans une Golf, titre jusqu'ici détenu par le 4 cylindres de 1 093 cm3 disponible sur la première génération au début des années 80. Pour l'anecdote, cela permet de mesurer l'étendue des progrès réalisés en presque 35 ans, puisque le FA/GC (c'est son petit nom) développait à travers son carburateur Solex 34 PICT/3 à simple corps la bagatelle de 50 ch à 6 000 tr/min et 79 Nm à 3 000 tr/min, pour une consommation mixte annoncée de 8,5 l/100 km et des émissions de 198 g/km de CO2. Trois décennies et demie plus tard, le 3 cylindres 999 cm3 turbo EA211 offre, lui, 115 ch de 5 000 à 5 500 tr/min et 200 Nm de 2 000 à 3 000 tr/min, tout en dégustant 4,3 l/100 km et en émettant 99 g/km de CO2. Plus petit moteur donc, mais aussi plus petite consommation jamais observée sur une Golf essence avec davantage de puissance que le 1,2 l TSI et autant de couple que le 1,4 l TSI.

Essai - Volkswagen Golf 1.0 TSI BlueMotion : l'essence qui fait oublier le diesel

Pour y parvenir, Volkswagen a pris comme base le 3 cylindres 1,0 l MPI atmosphérique, en aluminium de la culasse au carter et que l'on trouve dans la Up!, puis l'a revu de fond en comble avec notamment des pistons en aluminium et des bielles forgées aux masses optimisées pour pouvoir se passer d'arbre d'équilibrage afin d'obtenir un poids final de 89 kg, soit 10 de moins que le 1,2 l TSI. L'injection est maintenant directe et peut atteindre la pression de 250 bars tandis que le turbo, de taille réduite et à simple étage, travaille en collaboration avec une soupape de décharge à commande électrique autorisant une suralimentation maximale de 1,6 bar. Pour des soucis de compacité, le collecteur d'admission intègre l'échangeur et son homologue à l'échappement fait de même avec la culasse, ce qui a aussi comme avantage de garantir des montées en température plus rapides. La distribution est assurée par une courroie dentée qui réduit les frottements de 30 % par rapport à une chaîne et qui est de plus garantie pour la durée de vie de la voiture.

Installé sous le capot de la compacte de Volkwagen, comment se débrouille sur le papier le petit trois pattes par rapport à la concurrence ? En sa qualité de dernier arrivé, plutôt bien et même très bien puisqu'il est intouchable en consommations et en émission de CO2, et seul le PureTech en 130 ch fait mieux sur l'exercice du 0 à 100 km/h. Pourtant, si la plate-forme MQB de la Golf est connue pour sa légèreté, les 1 211 kg annoncés à vide sont largement au-dessus des chiffres communiqués par Peugeot, avec de 1 080 à 1 090 kg pour la 308.


Le moteur 1,0 l TSI face à ses principaux rivaux


Moteur

Modèle

Puissance

Couple

0 à 100 km/h

(en s)

Consommation mixte annoncée

(en l/100 km)

CO2 (en g/km)

1,0 l TSI VW Golf 115 chde 5 000 à 5 500 tr/min 200 Nmde 2 000 à 3 500 tr/min 9,7 4,3 99
1,2 l Puretech Peugeot 308 110 chà 5 500 tr/min 205 Nmà 1 500 tr/min 11,1 4,6 105
1,2 l Puretech Peugeot 308 130 chà 5 500 tr/min 230 Nmà 1 750 tr/min 9,6 4,6 107
1,0 l EcoBoost Ford Focus 100 chà 6 000 tr/min 170 Nmà 1 400 tr/min 12,5 4,6 105
1,0 l EcoBoost Ford Focus 125 chà 6 000 tr/min 170 Nmà 1 400 tr/min 11 4,7 108
1,2 l TSI VW Golf 110 chà 5 000 tr/min 175 Nmde 1 550 à 4 100 tr/min 9,9 4,9 114
1,4 l TSI VW Golf 125 chà 5 000 tr/min 200 Nm de 1 200 à 4 000 tr/min 9,1 5,2 120


Au premier tour de clé et malgré l'omission d'un arbre d'équilibrage, c'est le silence et l'absence de vibrations qui étonnent non seulement par rapport aux autres 3 cylindres mais aussi dans l'absolu, puisque le moteur au ralenti est à peine perceptible. Ce n'est qu'à partir de 3 000 tr/min que la voix distinctive de cette mécanique se fait finalement entendre dans l'habitacle, sans pour autant devenir envahissante. La poussée est franche sur l'ensemble du compte-tours, avec un moteur pétillant même à bas régimes et enthousiaste jusqu'à l'approche de la zone rouge, grâce notamment à son taux de compression élevé de 10,5:1 et à son couple au litre digne d'une sportive : 200 Nm/l, c'est en effet ce que fait par exemple la dernière Honda Civic Type R. En espérant évidemment que la fiabilité soit au rendez-vous, ce que seul le temps permettra de déterminer. Par sa réactivité, cette Golf à trois pattes est donc tout à fait agréable à emmener en ville mais aussi au-delà, avec une boîte mécanique dont le sixième rapport permet d'être à 2 800 tr/min à 130 km/h, la boîte à double embrayage DSG7 étant disponible en option contre près de 2 000 €.

Essai - Volkswagen Golf 1.0 TSI BlueMotion : l'essence qui fait oublier le diesel

Les conditions de l'essai - 200 km sur les routes désespérément plates des environs d'Amsterdam - ne nous permettent pas pour l'instant d'avoir un avis définitif sur la consommation, mais au moment de rendre les clés, l'ordinateur de bord nous a gratifiés d'un très prometteur 5,0 l/100 km de moyenne, son optimisme étant d'expérience d'environ 0,5 l/100 km.

Portant le label BlueMotion que Volkswagen réserve à ses modèles les plus économes, cette Golf 1,0 l TSI en hérite aussi des caractéristiques aérodynamiques, avec un châssis abaissé de 15 mm, une calandre fermée dans sa partie supérieure et une entrée d'air du radiateur ne s'ouvrant qu'en cas de besoin, le tout faisant chuter le Cx de 0,32 à 0,28. Les jantes alliage, de 15 ou 16 pouces suivant le niveau de finition, paraissent il est vrai un peu petites dans les passages de roues de cette Golf 7 pouvant accueillir jusqu'à 19 pouces, mais le gain en confort apporté par les pneus à flancs hauts est spectaculaire, on ne le répétera jamais assez.

Essai - Volkswagen Golf 1.0 TSI BlueMotion : l'essence qui fait oublier le diesel

Les commandes seront ouvertes en septembre prochain avec les premières livraisons prévues en octobre. La grille des prix n'est donc ni complète ni définitive mais on sait déjà qu'en trois portes, la Volkswagen Golf 1,0 l TSI BlueMotion sera affichée à environ 22 000 € en finition Trendline comprenant notamment la climatisation manuelle, le régulateur/limiteur de vitesse et les rétroviseurs électriques et dégivrant, et à 23 500 € en finition Confortline avec la climatisation automatique, le Bluetooth et le radar de stationnement avant/arrière, avec traditionnellement autour de 800 € à ajouter pour avoir deux portes supplémentaires. À comparer aux respectivement 21 000 et 23 150 € d'une Golf 1,2 l TSI 110 ch moins performante, moins agréable et plus gourmande, qui restera tout de même au catalogue. Enfin, du côté de la concurrence, sa rivale la plus sérieuse, la Peugeot 308 1,2 l PureTech 110 en finition Active (proche de Confortline) avec une boîte manuelle à cinq rapports et évidemment 5 portes, s'échange contre 22 300 €, soit un avantage certain pour la française pouvant faire oublier les prestations supérieures de l'allemande.


Essai - Volkswagen Golf 1.0 TSI BlueMotion : l'essence qui fait oublier le diesel
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Ce 1,0 l TSI 115 ch sera aussi disponible au même moment sur les Golf SW et Sportsvan, puis sur la Polo dans un second temps. À la façon d'une Mondeo 1,0 l Ecoboost 125, rien n’empêcherait ensuite qu'il se fraye un chemin jusque sous le capot d'une Passat bien plus légère que la Ford, voire, mais c'est plus du domaine du rêve, sous celui d'une éventuelle Up! GTI.


Une voiture essence pour les professionnels


Pour un particulier aujourd'hui, qu'une voiture émette 99 g/km de CO2, comme c'est ici le cas, ou 104 g/km, comme pour une Golf 1,2 l TSI, ne changera rien au moment de l'achat, les deux tombant dans la tranche neutre du bonus/malus. Mais ce n'est pas le cas pour les professionnels qui doivent s'acquitter de la taxe sur les véhicules de société, ou TVS. Le barème est en effet de 2 €/g de CO2 jusqu'à 100 g/km, puis 4 €/g de 101 à 120 g/km, ce qui équivaut à 198 € à régler chaque année pour le 1,0 l TSI (soit autant qu'avec le 1,6 l TDI 110 ch), contre 456 € pour le 1,2 l TSI.