Vendredi et samedi s'est déroulé à Angoulême le festival rock "Garden Nef Party". Les organisateurs ont souhaité y ajouter une note environnementale. Depuis les parking-relais, les festivaliers étaient acheminés jusqu'au site par des navettes gratuites roulant au diester (à base d'huile de colza). L'"éco-responsabilité" a été mise en avant : le choix du papier et du type d'encre utilisés pour leurs affiches, le public a été prié de trier ses déchets sous l'oeil vigilant d'une trentaine de bénévoles vêtus de t-shirts verts (les festivaliers avaient à leur disposition une poubelle noire pour le tout-venant, une jaune pour le papier et une transparente pour les gobelets et des verres compostables).

Laetitia Guillemin, 25 ans, membre cette "brigade verte", a souligné : "Nous veillons à ce que les gens trient correctement, et aussi à ce que le site reste propre." Sa collègue Margie Guillo, 26 ans, a précisé : "Quand les gens se trompent de poubelle, on leur explique pourquoi ils se trompent. Cela se passe toujours avec le sourire." En 2006, lors du "numéro pilote" du festival, Vincent Scamps, 36 ans, animateur environnement à la communauté d'agglomération du Grand-Angoulême et responsable de la "brigade verte" sur le site a expliqué : "60% des déchets avaient été valorisés, c'est-à-dire orientés vers le recyclage. Au-delà du chiffre, on veut surtout que les gens prennent l'habitude du geste, même sur un événement de ce type."

Aurélien Bernier, chargé de mission à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) Poitou-Charentes, a indiqué que le tri sélectif et les cendriers géants visibles un peu partout sur le site n'étaient que la "partie visible" de la démarche écologique du festival. Le festival a veillé à faire preuve d'"éco-responsabilité" non seulement le jour des concerts, mais aussi en amont, en respectant la charte -toute récente- élaborée par l'Ademe pour développer le principe d'éco-festivals. Cette charte a été reprise dans un guide contenant 21 préconisations à l'usage des organisateurs. Ce guide donne notamment les pistes à suivre pour communiquer "écolo", en privilégiant internet par exemple, pour organiser les transports sur le site ou pour acheter des fournitures en intégrant des critères environnementaux. Aurélien Bernier a ajouté : "On construit ce genre de démarches sur de l'événementiel pour en faire le prolongement de ce qu'on demande aux citoyens dans leur vie quotidienne".

Source : AFP