Rappel des faits : en mars 2006, la firme britannique BP (British Petroleum) était à l'origine d'une fuite importante de pétrole sur l'un de ses oléoducs de transit en Alaska : on estime que 700.000 à 1.000.000 litres de pétrole se sont déversés sur la toundra de Prudhoe Bay, causant une pollution terrible. L'affaire était restée sans suite jusqu'à maintenant : d'après un papier de l'Associated Press, les enquêteurs du Congrès américain aurait amassé « une montagne de preuves » contre le pétrolier. Leur étude insisterait sur la politique de la compagnie destinée à réduire les coûts de production, au détriment de l'environnement : selon le Congrès, des problèmes de corrosion des oléoducs auraient été volontairement laissés de côté par souci d'économie, alors que l'entreprise BP a récolté plus de 106 millions de dollars de bénéfices nets entre 1999 et 2006. Cet élément probant a été reconnu par Robert Malone, le directeur de BP Amérique : « la pression budgétaire sur les gisements de Prudhoe Bay a contribué au défaut de maintenance des oléoducs. »

Cette affaire pourrait nous faire rire si elle n'était pas si tragique pour l'environnement, lorsqu'on sait que « BP met en avant son désir de fournir de l'énergie tout en préservant l'environnement et en s'impliquant dans la communauté». Paroles, paroles...