La crise européenne touche de plein fouet le monde automobile, et particulièrement en France où les suppressions d'emploi dans le domaine témoignent d'une grosse chute de l'activité industrielle au niveau national. Mais des pays comme l'Italie ou l'Espagne souffrent encore plus des difficultés économiques actuelles, avec un chômage élevé et en prime, des mesures d'austérité qui n'aident certainement pas la population à consommer d'avantage pour relancer l'économie.


Dans ce marasme ambiant, chacun y va de sa déclaration ou même de sa demande, comme ce fut le cas pour Carlos Ghosn, le patron de l'alliance Renault Nissan. Lors d'une conférence donnée à Lisbonne, le dirigeant du groupe franco-japonais s'est exprimé sur les décisions politiques récentes et souhaiterait que les choses bougent pour relancer le marché : « il est clair qu'à un moment, il faudra que des mesures politiques soient prises pour stimuler l'Europe. Malgré tout, je pense qu'une potentielle relance de l'Europe n'interviendra pas avant au moins trois ans ».


Aveu d'impuissance ?


Cela fait maintenant plusieurs mois que certains dirigeants demandent à l'Europe et aux dirigeants des pays membre de l'Union d'agir en faveur du secteur automobile, et en particulier pour les marques généralistes. D'ailleurs, Carlos Ghosn admet de son côté qu'une solution possible serait le retour de la prime à la casse. Un pansement temporaire qui ne résout malgré tout pas le problème de fond.


Serait-ce là un aveu d'impuissance pour des marques qui peinent à écouler les stocks sur le Vieux Continent ? Le problème paraît plus complexe que cela. La maturité du marché européen combinée à l'offre très large proposée par les marques présentes en Europe et à la guerre des prix que se livrent les constructeurs expliquent déjà une bonne partie du problème. Mais au final, la vraie raison ne serait-elle pas que l'Europe se désintéresse de l'automobile, tout simplement ?