Selon une étude du cabinet McKinsey, la Chine est le deuxième marché mondial des voitures haut de gamme (plus de 145 000 dollars l'unité) avec 1,25 million de véhicules de ce type vendus l'an dernier. Dans ce classement, la Chine arrive juste derrière les Etats-Unis.

La deuxième économie de la planète compte 2,8 millions de millionnaires. Ils possèdent en moyenne trois voitures par famille, dont le plus souvent une utilisée à titre professionnel, une autre à titre personnel et une troisième par l'épouse. Parmi eux, les 64 000 les plus riches (plus de 16 millions de dollars de fortune), possèdent quatre voitures, dont au moins une conduite par un chauffeur.

Une manne forcément intéressante pour les directeurs des marques haut de gamme : « Le marché du luxe est en pleine effervescence. Il y a deux ans, cela avait surpris tout le monde », se rappelle Rupert Hoogewerf, fondateur de magazines chinois sur le luxe et compilateur du Hurun Report, qui dresse chaque année la liste des Chinois les plus fortunés.

L'autre raison de cet essor ? Le riche chinois aime afficher sa réussite : « Les consommateurs chinois ont vraiment le goût des produits de luxe et de super-luxe. Il y a dans la culture chinoise une tendance marquée à célébrer la réussite sociale » affirme Jolyon Nash, le directeur des ventes et du marketing de Rolls Royce. Le constructeur britannique marche d'ailleurs très bien en Chine puisque sur les cinq villes du monde où se vendent le plus de limousines, on retrouve Pékin et Shanghai.

Pour le peuple chinois, voiture de luxe = corruption

Une vaste campagne contre la corruption a été lancée récemment par les dirigeants chinois. Une campagne à l'impact direct sur le marché des voitures de luxe. Ainsi à partir du mois de mai, au moins dix marques ne pourront plus être achetées comme véhicules de fonction par les cadres de l'armée, parmi lesquelles Jaguar et la Volkswagen Phaeton.

Enfin, la nouvelle l'an dernier de la mort du fils d'un haut responsable communiste dans l'accident de sa Ferrari - avec à bord une fille nue et une autre à moitié dénudée - avait été abondamment relayée sur Internet avant d'être censurée. Cette affaire a renforcé le lien dans l'esprit des Chinois entre voitures de luxe et corruption.