Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, a signé la Déclaration d’utilité publique concernant le Grand contournement ouest de Strasbourg. Le contournement autoroutier de Strasbourg est ainsi autorisé. La Ville de Strasbourg explique que l’objectif est d’offrir une alternative attractive aux véhicules qui s’engorgent sur l’A35 à la hauteur de Strasbourg et de réduire la capacité de l’actuelle rocade A35 pour améliorer sa fluidité, diminuer le niveau actuel de la circulation : cette nouvelle infrastructure routière comprendra un élément d’intermodalité, l’articulation entre circulation automobile et transports collectifs étant prise en compte. Un grand parking relais pourra être créé au niveau de l’un des échangeurs : le tramway et le futur système de transport périurbain projeté par le Conseil général du Bas-Rhin permettront l'accès au centre-ville de Strasbourg.

Et Fabienne Keller, maire de Strasbourg, et Robert Grossmann, président de la Communauté urbaine de Strasbourg, mentionnent leur attachement à la mise en place d’infrastructures intégrées dans le paysage et respectueuses de l’environnement mais aussi accompagnées d’actions significatives en faveur des transports en commun. Avec le Conseil général du Bas-Rhin et d’autres partenaires, ils proposent des mesures de sauvegarde du grand hamster en Alsace par le biais de mesures agricoles adaptées notamment.

Mais le parti écologiste français Les Verts réagit et exprime sa consternation suite à cette signature par le ministre Jean-Louis Borloo. Anne Souyris, Porte-parole nationale, détaille le point de vue des Verts :

"Ce projet date de 1965, l’âge d’or du tout routier. Il constitue une menace objective pour la biodiversité locale, notamment le grand hamster l’Alsace en voie de disparition. Il détruira des terres agricoles utiles pour la production localisée de bio. Il ne réduira quasiment pas l’engorgement routier (- 4,6 %). Il sera privé et payant pour les usagers alors même que les revenus des Français diminuent. Et comble de l’absurdité, il ponctionnera aux transports collectifs les budgets absorbés par les subventions d’équilibre que ne manqueront pas de payer les collectivités. On voit avec cet exemple supplémentaire que le Grenelle de l’environnement n’a pas changé grand chose dans les faits. La France reste engluée dans l’idéologie du tout routier, pour les personnes comme pour les marchandises.

Pourtant, M. Borloo, qui s’était baigné à Bali sous l’oeil des caméras afin d’observer les conséquences du réchauffement climatique sur le corail, devrait savoir que cette autoroute alimentera les émissions de gaz à effet de serre... Même si l’écologie est l’affaire de tous, il est clair que tous les partis ne lui accordent pas la même importance. M. Borloo il n’a ni empêché la fermeture de centaines de gares de fret ferroviaire ni empêché la construction de nouvelles autoroutes comme il s’y était engagé publiquement. Après les maisons à 100 000 euros qui ne sont pas sorties de terre, Jean-Louis Borloo a porté une autre glorieuse invention : la révolution écologique qui n’a pas lieux. Bel exemple de probité politique." Le débat est lancé...

(Source : Ville de Strasbourg, Les Verts Photo : gco-strasbourg.org)