L'Europe du pneu se dégonfle. Bridgestone ferme en Italie, Continental et Goodyear s'exfiltrent de l'hexagone tandis que le Bibendum fait tourner ses usines européennes à 75% des capacités sur l'activité tourisme, et à 60% sur le poids lourds. Des camions qui ont commandé 6 millions de pneus de moins depuis le début de la crise en Europe. En 2012, les ventes de pneus ont baissé de 10% en Europe, et de 8% sur les deux premiers mois de l'année.


Pendant ce temps, la Chine voit son PIB progresser de 7% et réclamera 250 millions d'unités en 2020 tandis qu'en Amérique du Sud, le marché brésilien accélère avec une croissance de 9% en 2012. Or Michelin emploie 63.000 personnes en Europe, dont 24.000 en France, contre 15.000 en Chine et 5.300 personnes en Amérique du Sud. Autant dire que l'épée de Damoclès restructuration plane au-dessus d'un vieux continent qui a sa tête sur le billot.


Pour sortir de cette chronique du drame annoncé, on s'est pris en main chez les Auvergnats pour s'adonner à un fin calcul dont l'équation est la flexibilité. Techniquement, suivez- bien, les salariés pourront ne pas travailler pendant 15 jours ouvrés, tout en étant payés à 100%, en cas de baisse d'activité. Dans les périodes de redémarrage, le salarié devra "rendre" ces journées à hauteur de 75%. C'est-à-dire que pour quatre journées non travaillées et payées, il devra ensuite "rendre" trois jours dans les quatre années qui suivent.


Le dispositif a été adoubé par les syndicats CFDT et CGE-CGC. Cet accord doit à présent être approuvé sur les différents sites concernés en France pour pouvoir entrer en vigueur.