La Fiat Topolino Vilebrequin ressemble à un joli petit coup marketing
La Fiat Topolino Vilebrequin n’ajoute que quelques modestes éléments de décoration mais elle se facture 3 600€ de plus que la version « normale » du petit quadricycle électrique sans permis cousin de la Citroën Ami. Alors que Renault enterre la Mobilize Duo, Fiat vient d'augmenter le nombre d’exemplaires prévus de sa série spéciale et quand on circule dans cette chose, les réactions des gens surprennent beaucoup.

13 490€. Voilà le prix de la Fiat Topolino Vilebrequin Collector’s Edition, une série spéciale basée sur la Fiat Topolino Dolcevita (elle-même étroitement dérivée de la Citroën Ami). Oui, elle coûte 3 600€ de plus qu’une Topolino normale, déjà plus chère que la Française (dont l’addition démarre à 8 190€ et à 9 590€ en version « Buggy »).
Quand on compare ces tarifs à ceux des kei-cars récemment essayées au Japon, facturées là-bas l’équivalent de moins de 10 000€ avec des prestations de vraies voitures, on se rappelle à quel point le marché automobile européen (et Français) est devenu hors de prix pour ceux qui recherchent un petit véhicule le plus abordable possible.

La Citroën Ami s’impose tout de même comme un vrai succès dans le paysage urbain d’Europe, avec plus de 65 000 exemplaires écoulés sur ses quatre premières années de commercialisation (en tête des véhicules sans permis). Et le « recarrossage » opéré par Fiat sur sa base technique ressemble à une vraie bonne idée marketing : d’après les spécialistes de Génération Sans Permis, elle s’est écoulée en France à 2 561 exemplaires sur le premier semestre 2025 et talonne désormais l’Ami (2 813 autos livrées). Même si elle coûte sensiblement plus cher (à partir de 9 890€), l’Italienne capitalise assurément sur un design plus séduisant que celui de sa cousine française. Notons au passage que d’après la même source, la Mobilize Duo du groupe Renault n’aurait été livrée qu’à 544 exemplaires sur la même période, signe d’un démarrage difficile pour ce quadricycle électrique concurrent. Il vient d'être annulé purement et simplement par Renault à la suite de ces mauvais résultats !
La Topolino Vilebrequin se remarque comme une supercar !
Après une rapide première prise en main de la bête en Italie l’été dernier, je suis repassé derrière le volant de la Topolino Vilebrequin par curiosité pendant quelques jours à Marseille pour voir ce que ça faisait d’utiliser ce drôle d’engin dans la vie de tous les jours en ville. Et effectivement, je comprends pourquoi Fiat vient de décider de porter sa production à 200 exemplaires au lieu de 100 d’après les plans initiaux : elle hypnotise vraiment les gens qui la voient passer !

La Topolino Vilebrequin reste pourtant bien une Citroën Ami à peine modifiée, avec sa structure châssis très basique, sa forme que certains s’amusaient à comparer à une poubelle en PVC et sa carrosserie en plastique rugueux. Mais rien n’y fait, la petite auto sans permis détonne complètement dans la circulation marseillaise. Je n’avais pas été autant abordé par les passants depuis mon aventure en Rolls-Royce Spectre Black Badge et en Lamborghini Revuelto avec Adrien Raseta : « qu’est-ce que c’est que ce truc ? Ça s’achète où ? Ça coûte combien ? », m’a-t-on demandé assez régulièrement quand je la conduisais.

Souffrant d’un amortissement extrêmement ferme et d’une autonomie quand même faiblarde même lorsqu’on ne fait que de petits trajets urbains (il faut vraiment la brancher à chaque fois qu’on s’arrête car les 75 kilomètres annoncés paraissent optimistes), cette Topolino plafonnant à 45 km/h seulement permet d’entendre et de sentir de près tous les gros diesel ou les scooters évoluant dans les environs lorsqu’on circule dans le flot d’une grande ville. Malgré tout ça, il y a bien un petit « je ne sais quoi » qui rend cool cette grosse boîte en plastique aux finitions rigolotes.
Comme un Kangoo Be Bop, mais sans l’échec
Parfois, les constructeurs automobiles tentent de petits coups marketing qui échouent totalement. Citons par exemple le Renault Kangoo Be Bop, cette variante « spéciale » du ludospace, ou encore le très anachronique Lada Niva Tsarina qui fascinait Pierre Desjardins dans le mauvais sens lorsqu’il en prenait le volant en 2012.
Pour plein de raisons difficiles à exprimer, la Topolino Vilebrequin semble plutôt verser du bon côté de ces paris un peu osés. A son échelle, elle reproduit un peu la réussite des séries spéciales de la Fiat 500 comme la Riva, toujours aussi cotée sur le marché de l’occasion. Elle donne l’impression de conduire une petite voiture de plage à la mode malgré toutes ses limites de quadricycle léger sans permis. Attendons-nous d’ailleurs à d’autres séries spéciales du même genre, conçues en partenariat avec des marques hors automobile. Après Riva, Gucci, Giorgio Armani et Vilebrequin, quel badge Fiat osera coller sur ses voitures pour les vendre plus cher en production limitée ? J’aurais bien mis une petite pièce sur Tod’s, mais il me semble que cette marque collabore désormais étroitement avec Lamborghini…
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