Malgré les actions coup de poing des écologistes, le Parlement européen n'a rien changé concernant la future réglementation des émissions de CO2 rejetées par les véhicules neufs. Les associations crient au scandale.

Vendredi dernier, le Réseau Action Climat France a organisé une manifestation devant la concession Volkswagen "Espace Suffren". L’objectif était de dénoncer le peu de progrès technologique opéré dans l’industrie automobile, afin d’orienter les eurodéputés vers des « mesures plus ambitieuses ». Pour ce faire, le RAC avait disposé une Coccinelle et une New Beetle, avec le slogan suivant : « 60 ans de progrès technologique : de 1948 à 2008, les coccinelles consomment toujours 7,5 litres au 100 km. »

Malgré cette opération, le Parlement en a décidé autrement. Hier soir, la Commission Industrie a gardé le projet initial : les voitures neuves vendues sur le marché européen devront émettre en moyenne moins de 130 g de CO2/km dès 2012, contre 160 g de CO2/km actuellement. Les associations avaient demandé un seuil de 120 g de CO2/km, puis 80 g/CO2 en 2020.

Les associations en colère

Selon un communiqué diffusé par WWF-France avec le Réseau Action Climat et Agir pour l'Environnement, le texte « manque d’ambition » et a été édulcoré par les amendements de la Commission Industrie, à cause des pressions exercées par les constructeurs automobiles. Michel Dubromel, responsable des questions Transports pour la fédération FNE (France Nature Environnement) déclare : « C’est une faveur de plus accordée à l’industrie automobile, qui ne répond toujours pas aux objectifs de réduction des gaz à effet de serre, pourtant fixés au niveau européen. »

De plus, les associations estiment que les pénalités financières à tout dépassement du seuil sont trop modestes : si les constructeurs ne respectent pas la limite de 130 g de CO2/km, une amende leur sera infligée, à savoir 20 euros par véhicule et par gramme de CO2 au-dessus de la limite en 2012, puis 35 euros en 2013, 60 euros en 2014 et 95 euros en 2015 et au-delà. Les associations réclamaient un minimum de 150 euros par véhicule et par gramme de CO2 au-dessus de la limite dès 2012.

Joachim Broomberg du Réseau Action Climat-France déclare que « si ces propositions de la commission Industrie ne sont pas contrecarrées par la commission Environnement puis par les ministres de l’Environnement, cette réglementation sera totalement vidée de sa substance. »

Rendez-vous le 9 septembre prochain, date à laquelle le Parlement européen votera le texte officiellement.