A Sao Paulo, le Brésil et les Etats-Unis ont conclu un partenariat pour développer la production et l'utilisation des biocarburants comme l'éthanol. Cet accord a pour objectif d'inclure de façon définitive l'éthanol dans le modèle énergétique des deux pays. Le Brésil et les Etats-Unis concentrent 70% de la production mondiale de ce produit. Ils ont signé un mémorandum de coopération destiné entre autres à faire de l'alcool un produit commercialisable sur le marché mondial par l'établissement de normes techniques communes. "Ce mémorandum est notre réponse au grand défi énergétique du XXIe siècle", a souligné le président Lula. Le document prévoit aussi un transfert de technologie à d'autres pays intéressés par la production d'alcool carburant ainsi qu'une coopération technologique entre Washington et Brasilia sur les biocarburants dits de "deuxième génération" à base de déchets végétaux. George Bush a déclaré : "Si vous êtes dépendant du pétrole venu de l'étranger, vous avez un problème de sécurité nationale. En d'autres termes, la dépendance à une énergie venue d'ailleurs signifie que vous dépendez de décisions prises ailleurs." Aujourd'hui, le Brésil fabrique l'éthanol à partir de la canne à sucre et les Etats-Unis à partir du maïs. Environ 12% du parc automobile brésilien est équipé de moteurs "flex-fuel" permettant de rouler à l'essence ou à l'éthanol, un pourcentage qui devrait passer à plus de 50% en 2012.

Par contre, les deux présidents n'ont pas évoqué la revendication des industriels du Brésil qui demandent aux Etats-Unis d'abaisser leurs tarifs douaniers sur l'alcool brésilien. Les deux présidents ont insisté sur l'importance sociale et environnementale du développement des biocarburants pour rassurer certaines organisations paysannes sur la monoculture. "Nous voulons voir la biomasse favoriser le développement durable", a dit le président Lula. "Une bonne politique de l'éthanol signifie davantage d'emplois et non pas moins", a dit de son côté le président américain.

L'industrie de la canne à sucre et les constructeurs automobiles sont favorables à cet accord. Tous deux apprécient la coopération en matière de recherche sur lequel table le Brésil pour conserver son avance. Pour eux, "l'échange d'informations et d'expériences technologiques a une importance stratégique. L'avenir est à la production d'éthanol à partir de cellulose. La canne à sucre, la paille et la bagasse sont une source fantastique de biomasse à transformer en cellulose".