De 2006 à 2014, la production annuelle mondiale de véhicules de tourisme augmentera de plus de 19 %, de 65,2 millions d’unités à 77,6 millions. La Chine, l’Inde et d’autres marchés émergents se tailleront la part du lion mais les marchés matures devraient encore représenter près d’un tiers de cette croissance : telle est une des conclusions de la 9e édition du "Global Automotive Financial Review" de PricewaterhouseCoopers (développant des missions d’audit et de conseil) qui récapitule les informations financières, les tendances et les pratiques des grands constructeurs automobiles et équipementiers mondiaux.

Cette étude couvre 16 constructeurs et 22 équipementiers d’envergure mondiale, dont 18 ont réalisé plus de 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2006. Cette étude analyse aussi les développements des marchés matures mais dynamiques tels que le Japon, l’Amérique du Nord et l’Europe occidentale. La résorption des capacités excédentaires sera significative dans ces régions ; c’est ainsi que le taux d’utilisation de l’outil de production progressera de 7 % dans l’Union Européenne et de 5 % en Amérique du Nord tandis qu’il restera stable au Japon.

D'après Philippe Vincent, associé chez PricewaterhouseCoopers et coordinateur de l’étude : "Les perspectives du marché automobile mondial apparaissent très positives, avec une progression continue de la production. Cela étant dit, les défis des industriels n’en sont que plus rudes car la concurrence est plus âpre que jamais ; l’apparition de nouveaux rivaux, en particulier Asiatiques, suit en effet le même rythme que l’expansion du marché. Constructeurs et équipementiers doivent se préparer à affronter ce nouveau durcissement des pressions concurrentielles."

Dans l’Union Européenne, la croissance prend sa source dans le renouveau des marques traditionnelles et dans un rebond de l’assemblage dans certains pays disposant d’une industrie automobile ancienne. Avec un bond de 900 000 unités d’ici 2014, l’expansion de la production allemande devrait éclipser celle de tous les autres pays de l’Union, même la Slovaquie, qui se classe en deuxième position, et produira 500 000 unités de plus sur la même période. La production annuelle de véhicules de tourisme augmentera d’environ 2,7 millions dans l’Union Européenne sur la période 2006-2014 et progressera de l million de véhicules en Amérique du Nord malgré les difficultés structurelles de cette région. Au Japon la production annuelle restera stable sur la même période.

L’augmentation de la production dans l’Union Européenne se fera grâce à l’augmentation de la demande dans les nouveaux Etats membres, au développement des exportations et à l’appétit croissant des consommateurs européens pour les voitures haut de gamme. En Amérique du Nord en revanche, la croissance anticipée aura lieu grâce aux constructeurs Européens et Asiatiques, qui renforcent leurs capacités d’assemblage au rythme de l’augmentation régulière de leurs parts de marché. Ces constructeurs représentaient 34 % de la production de véhicules de tourisme en 2006 mais ce chiffre devrait atteindre 43 % d’ici à 2014.

Le Mexique sera le seul marché d’Amérique du Nord caractérisé par une forte croissance de la demande. Plus de 3 milliards de dollars ont été investis ces deux dernières années dans l’industrie automobile mexicaine et les exportations ont dépassé 1,5 million de véhicules en 2006, près de 500 000 unités de plus que les ventes internes. Cette tendance des exportations semble devoir se maintenir.

Une visibilité plus forte du marché japonais

Le Japon est devenu un véritable poids lourd de l’exportation au cours des dernières décennies et cette tendance se fait plus visible. Le pays a exporté près de six millions de véhicules de tourisme en 2006, soit approximativement 50 % du volume total assemblé. De nombreux constructeurs japonais anticipent une expansion des volumes d’assemblage de véhicules à motorisation Diesel. Certes, le diesel souffre d’une mauvaise image auprès des consommateurs non européens, mais la dernière technologie de motorisation propre pourrait changer cette image et les prévisions relatives aux exportations japonaises de véhicules diesel sont encourageantes. Les exportations seront ainsi, comme en Europe et au Mexique, le facteur déterminant de l’augmentation des volumes de l’assemblage japonais.

Les sociétés de capital investissement et les hedge funds à l’assaut des équipementiers automobiles

Le secteur de l’équipement automobile connaît une profonde mutation. Les équipementiers automobiles sont devenus des cibles pour les sociétés de capital investissement et les hedge funds. Mais le manque d’expérience de ces opérateurs dans le secteur rend moins prévisibles les transactions effectuées. D’autre part, le mouvement de transfert de la production vers l’Est force les constructeurs européens et américains à faire face à des problématiques régionales, légales et de gestion des risques très différentes de celles de leur environnement habituel.

Selon Dominique Ménard, responsable du secteur automobile chez PricewaterhouseCoopers : "Des segments importants du secteur de l’équipement automobile sont encore en grande difficulté. Face à l’envolée des cours de la quasi-totalité des principales matières premières et aux continuelles exigences de baisses de prix des constructeurs, de nombreux équipementiers se trouvent rapidement à court de solutions pour réduire les coûts." Selon les experts de PwC, le "modèle japonais" pourrait apporter une solution aux problèmes du secteur de l’équipement. En effet, ce secteur est caractérisé par une coopération beaucoup plus étroite entre les équipementiers et les constructeurs, et engendre des relations très proches du partenariat clients-fournisseurs. Cependant, la forte concurrence qui sévit actuellement entre les constructeurs sur tous les segments de marché et l’érosion des marges qu’elle engendre, font qu’une modification des relations entre équipementiers et clients paraît peu probable à court terme.

Enfin, le "Global Automotive Financial Review" souligne les priorités des dirigeants des constructeurs automobiles de 2006 à 2014 : technologie et innovation, éthique et gouvernement d’entreprise, approche collaborative, meilleures stratégies de succès, environnement et mondialisation.

(Source info : PricewaterhouseCoopers Photo : lejoursanspub)