C'est aujourd'hui une coutume dans l'automobile, à chaque sortie de nouveau modèle son lot de consommations totalement farfelues. La plupart du temps, les consommations annoncées par les constructeurs sont tout simplement inatteignables, et il y a une raison à cela : les nouveaux véhicules sont testés dans des laboratoires avec des conditions spécifiques (surface au sol parfaitement lisse, orifices de l'auto bouchés pour améliorer l'aérodynamique...) qui font que les résultats sont simplement irréalistes.


Mais cela pourrait, pourquoi pas, changer un jour. Un officiel de la Commission Européenne a en effet affirmé que l'Europe cherchait à changer ce système afin de mettre un terme aux pratiques des constructeurs qui exagèrent largement leurs résultats. Selon une étude publiée l'an dernier par l'Union Européenne, un tiers de la baisse totale des émissions de CO2 affichée par l'industrie du transport pourrait être expliquée par les pratiques des constructeurs et par les tests absurdes lors de l'homologation. En clair, un tiers des avancées faites dans le domaine des émission est bidon. Pire encore, toujours selon la Commission Européenne, les émissions de NOX seraient nettement supérieures à ce que les tests avancent : « dans le monde réel, nous avons vu que les émissions de NOX sont supérieures à celles données dans les tests, dans un rapport de 4 à 5 ».


Vous n'êtes peut-être pas sans savoir qu'un nouveau cycle va apparaître en 2017, le fameux « WTLP », pour « Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedure », qui rallonge notamment la durée sur le banc d'essai et modifie le profil du parcours lors de l'essai. En revanche, toujours pas d'essai routier à l'horizon. Mais cela pourrait bien arriver à en croire les officiels européens témoignant sous anonymat : « un nouveau test dans des conditions réelles était attendu en fin d'année en proposition ». Que cela signifie-t-il exactement ? Difficile à dire pour l'instant. Mais la guerre du CO2 commence à peine, et les 95 g/km fixés par l'Europe pour la prochaine décennie semblent s'éloigner peu à peu.


La fédération allemande de l'automobile(VDA), de son côté, a déjà prévenu qu'elle travaillait sur son propre test en conditions réelles. Cette même VDA se met déjà en position défensive face à l'Europe en annonçant qu'il ne faut pas « trop précipiter l'après 2021 » en ce qui concerne les limites d'émissions de CO2. Pour les Allemands, il est vital que l'équilibre soit parfait entre « industrie » et « environnement ». Le problème, c'est que ces deux là sont un peu comme les pôles d'un aimant, ils se repoussent. Du coup, vouloir jouer les compromis entre deux opposés paraît tout de même bien compliqué dans un contexte où la concurrence et la performance industrielle est primordiale.