Le Président de la FIA a manifestement entendu les critiques tombées en masse après la Grand Prix F1 d'Australie qui, s'il a réservé des surprises en portant sur le podium de nouveaux pilotes, n'a pas offert un spectacle à la hauteur de ce qu'attendent les fans. Le bruit des nouveaux moteurs, en live comme en télé, est affligeant tandis que l'obligation de piloter à l'économie sur plus de la moitié de la course a rendu toute la partie centrale de l'épreuve absolument soporifique.

Bernie Ecclestone en mangerait ses lunettes, l'organisateur du Grand Prix menace de faire venir l'Indycar à la place des F1 tandis que le patron de Red Bull en colère après la disqualification de Ricciardo a indiqué que la F1 2015 était « insupportable », comprenez que les règles et leur application dépassaient ce que Red Bull peut accepter.


Bref, la fronde a fait du bruit jusqu'aux oreilles de Jean Todt qui s'est exprimé sur le sujet à la Gazzetta dello Sporte :


« Le manque de dépassements n'est pas un problème de quantité d'essence mais plutôt d'aérodynamisme et de nature du circuit. Melbourne n'a jamais été un circuit qui favorise les dépassements. Je suis convaincu que nous allons en voir beaucoup très bientôt. Rosberg sur sa Mercedes n'a pas économisé son carburant, ceux qui gagnent sont ceux qui ont le mieux travaillé. Les choix que nous avons faits sont justes. Le niveau d'essence de 100 kg/h est un chiffre qui a été proposé par les équipes elles-mêmes ! Si tout le monde est d'accord pour relever ce niveau à 110 kg/h, il n'y a pas de problème. Je ne veux pas transformer la F1 en une course à l'économie, je veux que la F1 reste au sommet du sport automobile mondial.

J'ai lu que la F1 était devenue une compétition de moteurs, il faut être prudent et ne pas réagir à chaud sur le coup de l'émotion. Il y a quelques années, on s'était plaint du peu de dépassements en Australie et le Grand Prix suivant, c'était beaucoup mieux ! Nous allons attendre un peu avant de juger.

Il est évident que le bruit est différent, mais là aussi, les choix ont été faits avec l'accord de toutes les équipes. Toutefois, s'il y a un problème avec ça, on peut rendre les autos plus bruyantes pour les spectateurs. En télé, ça n'est pas un problème, j'ai l'impression. »


Jean Todt a beau jeu de prendre la posture de l'ouverture à la discussion, mais allez dire à Mercedes de voter pour une augmentation de l'allocation d'essence ? Non, le patron de la FIA sait très bien ce qu'il fait et rien ne devrait changer de sitôt, son message est plutôt de dire que si les gars se plaignent, c'est aussi de la faute des équipes elles-mêmes.