Un "marbre" est un "moule" du dessous de la voiture, une sorte de gabarit géant qu'utilisent les carrossiers pour remettre en ligne les coques des autos accidentées. Cette réparation fragilise-t-elle la voiture ? Réponse.

Définition

Le traditionnel "marbre" est une grosse table très plate en acier, montée sur des roulettes qui pèse plus d'une tonne. Elle sert à la fois de référence pour calibrer une coque de voiture et d'outil d'immobilisation pour la redresser. Bon outil pour un gros choc, le marbre traditionnel exige un long et coûteux démontage des trains roulants et de la mécanique.

Le "marbre laser" permet la réparation des petits chocs sans démontage de la mécanique ou des trains roulants. Il permet de remettre en ligne pour un prix raisonnable (à partir de 150 euros) des véhicules peu déformés (bon coup de trottoir par exemple). Il suffit de soulever le véhicule à l'aide d'un Fenwick afin de disposer des réglettes sous la coque à des endroits précis. Un pinceau laser projeté sur ces réglettes mesure les déformations.

Le marbre assure t-il une bonne réparation?

Oui. Une coque correctement réparée au marbre est strictement dans les cotes prévues par le constructeur. Elle répond à des normes sévères et présente les mêmes conditions de sécurité qu'un véhicule qui n'aurait pas subi d'accident.

Comment s’effectue un passage au marbre?

A l'aide d'éléments (spécifiques à chaque type de voiture et loués à un grossiste) boulonnés sur la grosse table, le carrossier fabrique un gabarit sur lequel il pose l'auto accidentée. Cela permet de jauger avec exactitude l'ampleur de la déformation et de déterminer la stratégie de réparation. Habituellement, on redresse d'abord en tirant sur l'élément accidenté à l'aide d'un vérin hydraulique, puis on coupe le morceau déformé et on le remplace par soudure, la voiture étant toujours fixée à sa grosse table d'opération.

Un véhicule passé au marbre est-il aussi résistant ?

Un véhicule réparé dans les normes se comporte comme un neuf. Les constructeurs travaillent dur sur les méthodes de redressage et de réparation des véhicules. Rien n’est laissé au hasard. La méthode de réparation doit être homologuée pour pouvoir être faite sur votre voiture. Pour cela les constructeurs effectuent une série de crash-tests avec des voitures neuves et une série avec des voitures passées au marbre. Les résultats doivent être identiques. Sinon la méthodologie (type de soudure, découpe des éléments…) n’est pas avalisée.

Un véhicule passé au marbre subit-il une décote ?

Personne ne voulant acheter un véhicule réparé sur un marbre, il est évident qu'il faudra casser le prix pour s'en défaire. Une décote de 10 à 15 % permet de trouver un acheteur pas trop regardant qui vous signera une reconnaissance d'achat (sur papier libre; à conserver précieusement). Seul véritable problème pour le véhicule ainsi réparé: une propension à rouiller plus facilement autour des soudures. Le zingage en bombe du carrossier ne vaut pas la cataphorèse originale..

Comment détecter un véhicule passé au marbre ?

Un « marbre » laisse quelques traces faciles à repérer. Les grosses pinces servant à immobiliser la coque sont serrées avec force sur la partie inférieure des bas de caisse. Elles laissent des traces d'appui gaufrées en losanges difficiles à camoufler dans le revêtement d’insonorisation. Cherchez aussi des traces d'accident classiques: peinture sur les joints, jours d'ouvrants irréguliers etc.

Dois-je déclarer un passage au marbre pour vendre mon auto ?

Il n'est pas obligatoire de déclarer à un acheteur éventuel un accident suivi d'un passage au marbre. Il n'existe d'ailleurs aucun formulaire officiel pour le faire, ni même de mention spéciale sur la carte grise (c'est regrettable). Cela dit, en cas de litige, les tribunaux donnent le plus souvent raison à l'acheteur et annulent la vente, condamnant le vendeur à un remboursement intégral augmenté des frais de justice. Et ce, que le véhicule ait été bien ou mal réparé.

Le passage au marbre est-il signalé au contrôle technique ?

Il n'existe aucune case spécifique aux stigmates d'un accident (bien ou mal) réparé. Ce n'est pas une faute des associations de consommateurs qui ont demandé à l'administration une méthode pour reconnaître et ainsi séparer les véhicules accidentés. Mais le commerce a ses impératifs... En attendant, on peut quand même avoir la puce à l'oreille quand sont cochées les cases: usure anormale des pneus, corrosion châssis, ou encore problème quelconque de direction.

Les conseils généraux de cette rubrique vous sont donnés à titre indicatif. Caradisiac ne garantit pas que la mise en œuvre de l'ensemble de ses conseils vous prémunisse contre tout ennui technique concernant votre véhicule, dont l'état réél n'est pas vérifiable par Caradisiac.