Lorsque l'on essaye un véhicule neuf, tout ce dont on a à se préoccuper est de savoir si elle nous plaît, si on est bien à bord, si la puissance est suffisante, si le confort n'est pas trop ferme, etc. Pour une occasion récente, on ajoute la vérification des premiers entretiens, l'usure des pneus et le bon fonctionnement. Mais point besoin de se pencher sur l'état des rotules ou des cardans, il n'y a a priori pas de risque (quoique parfois…). Mais lorsqu'il s'agit d'une occasion âgée et kilométrée puisque peu chère, là c'est une autre histoire. Il faut tout passer à la loupe, et l'essai statique comme routier revêt alors une importance capitale. Il ne faut surtout pas faire l'erreur d'en faire l'économie ou de faire confiance à un vendeur beau parleur, qui va vous amadouer ni une ni deux "je t'embrouille".


Non, il faut réaliser cet essai avec d'autant plus de sérieux et de pointillisme que la voiture est âgée et affiche des kilomètres au compteur.

Alors bien sûr, certaines choses sont acceptables de la part d'un véhicule qui a du vécu. Petites bosses, rayures, éraflures, sellerie un peu passée, moquettes usées, baguette de porte décollée ou toute marque (normale) du temps seront bien sûr acceptables. Mais tout ce qui pourrait déboucher sur de gros frais doit vous faire fuir ou amener à une bonne négociation.

Apprenons justement à reconnaître ce qui coûte un bras (ou un œil au choix) à remettre en état.


Examen statique :

Occasions pas chères : que vérifier avant d'acheter ?

Faites d'abord le tour de la voiture. Traquez les différences de teinte ou d'aspect entre les panneaux de carrosserie. Cela peut résulter d'un accident qui peut avoir endommagé plus largement la voiture (longerons, châssis, trains roulants…). À la clé, des soucis de tenue de route ou des usures rapides de pièces. Pour réparer, cela peut se compter en milliers d'euros. Il faut demander des explications, et en obtenir !

L'état des roues (enjoliveurs ou jantes, pneumatiques) peut vous en apprendre beaucoup. Coups de trottoirs marqués, pneus usés irrégulièrement sont les signes d'un véhicule qui peut souffrir de soucis de géométrie. Un réglage vaut moins de 100 € mais si les trains roulants ont souffert, ça peut vite chiffrer pour un remplacement. Sur les occasions âgées, les trains roulant sont souvent en effet déréglés ou se dérèglent plus facilement, il faut y être attentif.

De même testez TOUS les équipements du véhicule. Car si l'on peut excuser un rétroviseur électrique faiblard, remplacer un mécanisme de vitre électrique, une serrure qui ne centralise plus ou un chauffage d'habitacle entraîne des factures en centaines d'euros. Et c'est tout à fait le genre de mésaventure qui arrive aux occasions les moins chères.

Les amortisseurs se testent tous simplement en appuyant fortement à l'avant et à l'arrière de la voiture. Cette dernière doit remonter et se stabiliser. Si elle rebondit, les amortisseurs sont (très) fatigués. Les remplacer par paire coûte entre 300 et 800 € selon les modèles. C'est également courant sur les occasions bon marché d'avoir ce genre d'élément complètement rincé et pas remplacé.

Occasions pas chères : que vérifier avant d'acheter ?

Toujours côté essai statique, la voiture doit démarrer au premier coup de clé (on accepte un 2e si l'on est tolérant). Autrement batterie ou démarreur seront bientôt à mettre sur la liste des courses. Soit entre 80 et 500 €.

Enfin, au tableau de bord, aucun voyant d'alerte ne doit justement alerter (on peut tolérer un voyant d'airbag allumé, c'est souvent dû à la connectique et facile à remettre en ordre).


Essai dynamique :

Sur la route, il faut être vigilant au bruit et au comportement routier. Le moteur doit tourner rond et ne pas émettre de bruit ou sifflements intempestifs. Un turbo qui siffle très fort par exemple sur un TD, c'est l'assurance qu'il rende l'âme sous peu (en moyenne 1 000 € de frais, et courant après 200 000 km).

La voiture doit rouler droit, en conduite normale comme au freinage. Toutes les vitesses doivent passer correctement (n'oubliez pas de faire une marche arrière) et sans craquement.

La direction ne doit pas présenter de jeu ni de claquement. Les cardans ne doivent pas émettre de claquements dans les virages serrés (de 200 à 600 € par cardan selon le modèle en moyenne).

Regarder aussi dans le rétroviseur : le véhicule ne doit émettre aucune fumée suspecte (on tolère un peu de fumée noire sur les turbodiesels en cas de forte accélération). Une fumée blanche indique une consommation de liquide de refroidissement et donc de potentiels ennuis de culasse (600 à 1 000 € minimum de frais), une fumée bleue une consommation d'huile moteur (souci de segmentation ou de turbo, et hop, une pelletée d'euros en plus), et une fumée noire une mauvaise combustion (aléas de pompe d'injection ou d'injecteurs le plus souvent, et ça se compte encore en factures à 4 chiffres).

Testez également l'embrayage. À l'arrêt, engagez la troisième vitesse et embrayez rapidement mais pas trop, pied sur le frein : le véhicule doit caler. Si ce n'est pas le cas c'est que le disque patine, cela implique un remplacement rapide (souvent plus de 500 €). Autre symptôme : un compte-tours qui s'emballe à l'accélération tandis que la vitesse stagne. Un mal qui touchera le plus souvent les citadines, à partir de 120 000 à 150 000 km.

Enfin, un autre mal qui se répand de plus en plus : le volant moteur. Des bruits (claquements, grincements) au démarrage et à l'arrêt du moteur doivent vous alerter. Cette pièce se remplace avec l'embrayage pour en moyenne 1 200 €.


Pour certaines pièces invisibles sans examen sur un pont, le contrôle technique et ses résultats pourra vous aider, c'est ce que nous allons voir page suivante.