Et le marché du neuf de bien se porter justement, grâce à cette prime providentielle… Las, pour le gouvernement, la facture est lourde. Les prévisionnistes de l’administration, dont on connaît maintenant la précision…, avaient tablé sur 220 000 ventes qui seraient soutenues par la prime, et avaient donc prévu les 220 millions d’euros de budget correspondant.

Or, Patrick Devedjian, Ministre en charge de la mise en œuvre du plan de relance, vient de remettre aujourd’hui même 18 novembre 2009, la 500 000 ème prime. Pour la petite histoire, le bénéficiaire est un acheteur de Citroën C3 Picasso, en la concession de Pantin (93), qui a laissé à la broyeuse son ancien véhicule de 11 ans d’âge.

Ces 500 000 primes correspondent donc à un budget de 500 millions d’euros, soit près de 2,3 fois l’enveloppe initialement prévue. Faut-il pour autant s’offusquer ? Et crier au gaspillage gouvernemental ? Oui et non.

Car il est indéniable que la prime à la casse, en suscitant l’acte d’achat chez de nombreux ménages, a contribué à soutenir efficacement l’industrie automobile française, constructeurs mais aussi équipementiers, en cette période de crise. Sans elle, nul ne peut dire dans quel état seraient le marché et la sphère automobile aujourd’hui. Mais son arrêt, même progressif (700 € au lieu de 1 000 € au 1er janvier, puis 500 € au 1er juillet), risque d’entraîner une chute du marché et une sorte "d’effet boomerang". La progressivité de l’arrêt de la prime doit y pallier, mais le suspens domine encore.

Par ailleurs, en terme de lutte contre les gaz à effet de serre, le renouvellement du parc par des véhicules plus modernes et moins gourmands ne peut être que bénéfique. Il aurait eu lieu de toute façon mais se trouve accéléré.

Retenons donc, dans un esprit positif, que ces 500 000 primes ont permis sans aucun doute de préserver des emplois dans toute la filière auto, et que c’est déjà ça de pris… Rappelons enfin que le montant de 1 000 euros est valable pour tout véhicule commandé jusqu'au 31 décembre, même s'il est livré après.