La garantie à vie proposée par Opel, nous vous en avons déjà parlé au début du mois d'août en nous demandant d'ailleurs si ce n'était pas de l'intox. Revenons aujourd'hui sur cette fameuse garantie pour vous dire que d'une, elle a bien été lancée en Allemagne et en Angleterre, mais que de deux le bureau de vérification de la publicité version allemande a menacé de porter plainte contre le constructeur si il ne cessait pas la publicité faite pour cette garantie, considérée comme mensongère, et qu'enfin de trois, nous ne sommes pas loin de penser, à Caradisiac, que c'est nous faire prendre des vessies pour des lanternes.


Les services marketing des constructeurs sont souvent très forts pour nous faire avaler des couleuvres, c'est un fait, et c'est de bonne guerre. Mais là, ils ont fait très fort. Car derrière le message principal "Les Opel sont garanties à vie" se cache en réalité une multitude de restrictions et de limitations (dont le fait de devoir payer pour cette garantie), qui font qu'au final, on n'obtient pas grand chose de plus que la garantie légale contre les vices cachés française, qui est illimitée dans le temps et le kilométrage, et qui rappelons-le, est gratuite.


Revenons donc sur ces petites lignes. Vous savez, celles qui sont illisibles, écrites en tout petit en bas de page, et que personne ne prend le temps de déchiffrer.


La garantie à vie d'Opel est en réalité proche de la garantie légale contre les vices cachés. Sauf qu'elle n'est pas gratuite !

Tout d'abord, la première limitation de cette garantie est le kilométrage, puisqu'en fait de garantie à vie, elle est limitée à 160 000 km. Pas vraiment un souci, vu le kilométrage moyen des européen, qui laisserait de toute façon entre 10 et 15 ans de tranquillité. Mais l'on apprend aussi à la lecture des petites lignes que (en Allemagne du moins, pas en Angleterre) cette garantie à vie est en fait une extension de garantie. C'est à dire que dès la 3ème année, ce n'est plus Opel qui la gère, mais un organisme extérieur, en l'occurence CarGarantie. Et pour en bénéficier, il faut activer cette garantie à vie durant la troisième année et débourser ensuite 11,90 € par an pour la maintenir.


En cas de changement de propriétaire, le second acquéreur peut récupérer la garantie à ses frais mais seulement dans la limite de 6 ans après la première immatriculation et 100 000 km maximum.


Venons en ensuite à une autre limitation, qui va à l'encontre du principe même de garantie constructeur (mais puisque ce n'en est pas une, c'est presque normal), et qui ressemble tout à fait par contre dans son principe à la garantie légale contre les vices cachés.

Cette limitation concerne le taux de remboursement des pièces selon le kilométrage. Vous pensiez avoir 100 % de prise en charge à 117 000 km pour un turbo défectueux ? Non, ce sera 100 % sur la main d'oeuvre, mais 40 % sur la pièce. Imaginez la discussion : "Tiens Roger, j'ai mon turbo qui a laché, mais c'est bon, il a été pris en garantie.""Ah bon, t'as rien payé alors ?""Ben si, j'ai payé quand même"... Surréaliste, non ?

En réalité la marque a défini un barême très précis du taux de prise en charge des pièces. C'est 100 % jusqu'à 50 000 km., 90 % entre 50 000 et 60 000 km., 80 % entre 60 000 et 70 000 km, et ainsi de suite jusqu'à 40 % pour plus de 100 000 km. Rien à voir donc avec une véritable garantie constructeur.


Pour le moment, rappelons-le, cette garantie n'a été lancée qu'en Allemagne et en Angleterre. Son élargissement aux autres pays ne sera fait qu'après observation des réactions des consommateurs dans ces 2 pays. Alors évidemment, un tel message principal ne peut que redonner de l'attrait à la marque et de la confiance aux acheteurs.


Mais attention aux trop belles promesses. Cette garantie à vie d'Opel n'est pas autre chose qu'une extension de garantie peu chère mais au rabais. Et en France, pour peu d'être combatif et de ne pas hésiter à utiliser experts et tribunaux, on arrive à aussi bien voire mieux en terme de prise en charge d'un défaut en invoquant la garantie légale contre les vices cachés.