L'Inde attire énormément les constructeurs automobiles, généralistes en premier, et on peut les comprendre. Avec plus d'un milliard d'habitants et une classe moyenne en plein boom, le cocktail est idéal pour vendre des autos et fuir le marasme européen. Pourtant, après pratiquement une décennie de croissance marquée par des statistiques annuelles à deux chiffres, l'Inde semble déjà marquer le coup. Sur l'année fiscale 2012-2013, les ventes sont passées de 2,03 millions pour l'exercice précédent à 1,89 millions d'exemplaires. Une chute qui n'est pas anecdotique et qui souligne un fort ralentissement du marché. Pire encore, sur le seul mois de mars, les ventes se sont écroulées de 22,5 % par rapport à la même période l'an dernier.


Alors qu'en France, on peine à atteindre 0,1 % de croissance, l'Inde a quant à elle enregistré sa pire croissance depuis dix ans avec... 5 %. Selon les analystes, le fort ralentissement de l'expansion indienne est à mettre sur le compte de « taux élevés » et d'un économie qui évolue moins vite. Forcément, les croissances à deux chiffres, ça ne pouvait pas durer des décennies entières. En revanche, ce qui est plus inquiétant, c'est la fluctuation importante et brutale des ventes automobiles.


On sait déjà que la Chine a vu son économie ralentir depuis de nombreux mois, en plus d'un protectionnisme adopté par le gouvernement chinois, ce qui contraint les marques étrangères à s'adapter. Mais si l'Inde se calque sur son voisin chinois et souhaite avant tout voir les marques indiennes progresser, cela compliquera forcément un peu plus la tâche aux généralistes. Heureusement, la baisse des ventes en Inde n'est pas valable pour tout le monde : Renault a carrément multiplié ses ventes par huit en mars (8 232 unités) avec le succès du Duster. La plus grosse chute est à mettre sur le compte de Tata Motors, qui perd 66,2 % (12 347 ventes).