Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et l'Union postale universelle (UPU) vont travailler ensemble pour faire baisser les émissions de CO2 engendrées par les membres du secteur postal. Le PNUE va apporter son expertise à l'UPU afin de calculer le volume des émissions de gaz à effets de serre causé par le secteur postal grâce à une méthodologie.

Le fonctionnement sera le suivant : le Bureau international de l'UPU va bientôt lancer un questionnaire auprès des 191 Pays-membres de l'organisation afin de récolter des informations sur l'ensemble du secteur (dont la taille du parc immobilier, de la flotte de véhicules, le kilométrage effectué par ces véhicules et le volume de carburant consommé). Quand le bilan sera établi, le PNUE aidera l'UPU à définir une méthode pour quantifier ces rejets polluants. Puis l'UPU et le PNUE proposeront un éventail de solutions permettant aux opérateurs postaux de les diminuer.

D'après Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE, ces deux organisations appliquent la question de la durabilité de l'environnement à l'un des grands réseaux physiques mondiaux, le secteur postal, qui a l'importante responsabilité de connecter le monde mais qui laisse aussi une empreinte importante sur l'environnement. L'UPU, membre du Groupe de gestion des questions environnementales des Nations Unies, a mis en place un réseau mondial de correspondants au sein des opérateurs postaux de ses Pays-membres afin de sensibiliser au mieux les membres du secteur postal mondial à l'importance d'adopter des mesures écologiques et de partager les pratiques exemplaires.

Le développement durable du secteur postal est au coeur de la stratégie postale mondiale de l'organisation adoptée au Congrès de Bucarest en 2004. Cet objectif sera reconduit dans la stratégie postale mondiale présentée au 24e Congrès de l'UPU : il aura lieu à Genève du 23 juillet au 12 août 2008. Le thème de l'environnement y sera débattu : Achim Steiner interviendra au cours du débat général de l'organisation, le 25 juillet 2008, qui réunira les dirigeants d'organisations internationales, les représentants des gouvernements et des opérateurs des 191 Pays-membres de l'UPU ainsi que les décideurs de l'ensemble du secteur.

Le PNUE souligne que de nombreuses postes sont déjà conscientes de l'impact de leurs activités sur l'environnement et ont adopté des politiques environnementales : plusieurs se sont équipées de véhicules écolos, utilisent des matériaux écologiques, participent activement à des programmes de recyclage ou adoptent des politiques d'achat éco-responsable. Mais il ajoute qu'il reste encore beaucoup à faire. D'après ses estimations, le secteur postal mondial (plus de 5 millions d'employés postaux, jusqu'à 10 millions si on le considère dans son ensemble, et 660 000 établissements postaux) a recours à environ 250 000 motocyclettes, plus de 600 000 véhicules et des centaines d'avions afin de distribuer le courrier dans le monde. Il conclut que ce secteur a donc son rôle à jouer dans la baisse des émissions de gaz à effet de serre.

Petit rappel : en avril 2007, le Groupe français La Poste a lancé un appel d'offres européen afin d'intégrer dans sa flotte 500 voitures électriques pour la distribution du courrier. En mars 2008, son président Jean-Paul Bailly a divulgué le nom des deux constructeurs pré-sélectionnés dans le cadre de cette consultation, associés à deux grands groupes industriels automobiles. Il s'agit de Micro-Vett/Newteon avec FIAT Professional et de Venturi Automobiles avec PSA Peugeot Citroën. Ils fourniront respectivement à La Poste un prototype d'ici juin 2008 testé cet été et 4 à 5 véhicules de pré-série utilisés en conditions réelles par des facteurs à l’automne. Ensuite, le Groupe pourra choisir son ou ses partenaires et passer alors à une phase de commande industrielle à grande échelle (voir article). Et La Poste a lancé une nouvelle consultation internationale pour la livraison de 300 quads électriques dès le début 2009 (voir article).