Elles sont de deux sortes. Il y a celles qui touchent à la façon dont la transaction s'effectue, et celles qui portent sur la nature même du véhicule mis en vente.

- Un prix anormalement bas.

Les plus belles arnaques commencent avec les prix les plus bas. Par rapport à la cote s'entend… Par exemple une Audi A3 2.0 TDI de 2004 qui cote 15 000 €, et proposée sur un site d'enchère bien connu en achat immédiat à 7 500 €, un grand classique. La tentation est grande de réaliser l'affaire du siècle. Or on apprend la plupart du temps que le vendeur, ou la vendeuse est actuellement en déplacement, ou réside maintenant en Angleterre. Il explique que le prix est bradé car 1/ La personne est en plein divorce et doit se séparer rapidement de son bien. 2/ Elle brade sa voiture car elle n'arrive pas à conduire avec en Angleterre car le volant est "du mauvais côté". 3/ Cette voiture était à son ex-mari (femme) et lui rappelle trop de mauvais souvenirs, il faut vite s'en débarrasser. Ce ne sont que des exemples d'arguments fallacieux parmi d'autres, mais ce sont les plus courants. Par contre, vous verrez qu'il n'y a aucun soucis pour vous faire livrer la voiture en France (ben tiens…). Mais il vous faudra pour cela verser un acompte par Western Union, ou Moneygram. Souvent jusqu'à 50 % du prix de l'auto. Ou payer un transporteur par avance (le prix sera déduit de celui de la voiture)… Il est évident qu'au bout du compte la voiture ne sera jamais livrée.

La parade : soyez particulièrement attentifs avec les prix manifestement trop bas. Il faut une excellente raison pour vendre une voiture à 50 % de son prix. Et si la proposition émane d'un vendeur basé à l'étranger et que les échanges ne se font que par e-mail, coupez rapidement court. L'arnaque est certaine à 99 %. De plus ne versez jamais d'argent avant d'avoir vu la voiture et son propriétaire (ou du moins des papiers prouvant son identité). C'est une règle à ne jamais transgresser. Surtout lorsque l'on vous demande de passer par Western Union.

Une multiplication des arnaques depuis l'avènement d'Internet.

- La fausse annonce. Cette arnaque rejoint la précédente. Que le prix soit très bas ou à une cote tout à fait normale, certains faux vendeurs mettent en ligne de fausses annonces, avec des photos "empruntées" à d'autres vendeurs, et un descriptif factice, complètement inventé ou juste copié-collé. Cela permet d'appâter le client, pour mieux lui demander ensuite le paiement d'un acompte, par quelque moyen que ce soit, puis ensuite s'évanouir dans la nature. On retrouve donc le cas de figure précédent.

La parade : encore une fois, ne versez jamais d'argent avant d'avoir vu le véhicule "en live". C'est une règle absolue. Et tentez de repérer la fausse annonce en surfant sur plusieurs sites d'achat/vente. Si vous repérez plusieurs annonces avec les mêmes photos, un descriptif proche, mais des numéros de téléphone différents, bingo, vous êtes face à un faux…

- Les sociétés fictives. Certains vendeurs indélicats, ou faux vendeurs tentent, pour mettre l'acheteur en confiance, de se présenter comme des sociétés ayant pignon sur rue. C'est en effet à priori rassurant. Sauf que le plus souvent ces sociétés n'ont aucune existence légale. Elles n'existeront d'ailleurs que le temps de l'arnaque. Un site Internet est chargé de vous rassurer. Et le "commercial" use de tout son talent pour vous vanter les mérites de son véhicule, et vous faire verser un acompte par chèque, virement ou autre moyen. Le véhicule ne sera bien sûr jamais livré puisqu'il n'existe pas.

La parade : si vous avez affaire à une société, renseignez-vous sur son existence réelle (Internet, mairie, etc…). Ne vous fiez pas à un site web, on les crée et détruit aussi rapidement qu'un battement de paupière… Au besoin, proposez de vous déplacer rapidement, vous verrez immédiatement les réactions troubles du pseudo-vendeur.

- Une voiture non-conforme au descriptif. On rentre ici dans la catégorie d'arnaque qui correspond à la nature du bien vendu. C'est un type d'arnaque qui se développe depuis que les constructeurs multiplient les motorisations et les finitions sur un même modèle. Par exemple, le moteur 1.9 TDI de chez Volkswagen existe en 8 puissances : 90, 100, 105, 110, 115, 130, 150 et 160 ch. Il est donc facile pour un vendeur d'embrouiller un acheteur peu au fait de tout cela, et de faire passer un TDI 115 pour un 130 ou un 130 pour un 150. Pareil chez Renault avec le 1.9 dCi, qui existe en 95, 100, 110, 115, 120, 125 et 130 ch. Les JTD Fiat souffrent du même problème… De même la multiplication des finitions rend difficile de savoir si un équipement est de série ou en option, ce qui change évidemment la cote.

La parade : la seule parade vraiment efficace pour connaître exactement la version d'une voiture est d'appeler son constructeur muni de son numéro de série et de son type, présent sur la carte grise. Le service client est alors capable de vous dire quelle est le modèle exact, sa puissance et son équipement de série. D'autres indices peuvent vous mettre sur la voie, mais il faut s'y connaître : présence d'un intercooler sur le turbo ou pas, couleur des lettres du monogramme TDI, taille des pneus, etc… Mais ces indicateurs sont peu fiables (un monogramme, ça se remplace…). Faites donc confiance au constructeur.