Le 18 juin, en France, les automobilistes manifestaient pour que les panneaux les avertissant des radars ne soient pas supprimés. La veille, en Arabie Saoudite, des femmes prenaient le volant au risque de se faire emprisonner. Elles en appellent désormais à Hillary Clinton, pour qui les droits des femmes est une priorité, et réclament son soutien.


Le mouvement a débuté au mois de mai lorsque Manal Al-Sharif, Saoudienne, se filmait en train de conduire et mettait la vidéo en ligne sur Youtube. Arrêtée (l'Arabie Saoudite est le seul pays au monde à interdire la conduite aux femmes) puis emprisonnée durant deux semaines, elle a lancé un mouvement qui a aboutit le 17 juin dernier à une mobilisation nationale. 42 femmes ont ainsi bravé l'interdiction et ont pris le volant ce jour-là, risquant de se faire arrêter et incarcérer. Ce qui n'est pas arrivé : les autorités, informées, avaient visiblement décidé de ne procéder à aucune interpellation ce jour-là.


Et pour les soutenir, elles ont fait appel à Hillary Clinton. « Hillary Clinton, où êtes-vous ? » lui  demandaient les femmes du collectif « Saudi Women for Driving » dans une lettre datée du 20 juin. « Il y a trois jours, le 17 juin, les Saoudiennes ont été plus nombreuses que jamais à prendre le volant d'une voiture », écrivent les militantes dans ce courrier. « Mais alors que nous lancions ce qui est le plus important mouvement pour les droits des femmes de l'histoire saoudienne, où êtes-vous au moment où nous avons le plus besoin de vous ? L'Arabie saoudite, l'un des alliés les plus importants et les plus anciens des Etats-Unis au Moyen-Orient, interdit toujours à ses femmes de conduire. Cette situation n'a que trop duré et maintenant, cette semaine, nous avons vraiment besoin que vous vous exprimiez publiquement sur ce sujet ». En Arabie Saoudite, ce n'est pas une loi qui interdit aux femmes de conduire, mais une convention sociale qu'elles espèrent bien faire changer.


Source Nouvel Observateur.