Le Groupe Lafarge, leader mondial des matériaux de construction, a une conception atypique des pneumatiques. Pour lui, brûler des pneus usagés dans le four d'une cimenterie est un avantage pour l'environnement comme pour l'entreprise. Son objectif : diminuer la consommation de fuel par l'utilisation de pneus usagés comme combustible alternatif, améliorer la compétitivité de la cimenterie et réduire les émissions globales de CO2. Le contexte : la cimenterie a besoin de combustible pour ses fours. La recherche d'énergies moins coûteuses a conduit Lafarge à s'intéresser aux combustibles alternatifs comme les pneus usagés qui, par ailleurs, constituent des déchets qui s'accumulent dans les décharges. La solution du Groupe : réaliser les équipements nécessaires à la valorisation des pneus usagés dans les fours de la cimenterie. Les résultats : selon Lafarge, les pneus usagés sont brûlés et ne produisent ni fumées noires ni odeurs. Les émissions globales de CO2 sont réduites, les pneus étant brûlés en substitution à du fuel. Enfin, économiquement, l'usine est plus compétitive : les pneus usagés sont moins coûteux que le fuel.

Même certains scientifiques estiment que brûler des pneus produirait plus d'énergie et ne polluerait pas plus que le charbon et le diesel lorsque tout est fait selon les règles. Mais les écologistes restent sceptiques : ils craignent que le brûlage des pneus ouvre la porte à l'incinération en tout genre. Mark Butler, de l'Ecology Action Center, souligne : "Si on peut brûler les pneus, pourquoi pas les bouteilles, les sacs plastiques... ?" A méditer...