Un sentiment d'injustice. C'est ce que ressentent les loueurs courte durée traditionnels face aux particuliers, qui sont de plus en plus nombreux à proposer leur véhicule à la location. Les sites internet qui se proposent de mettre en relation ces loueurs et locataires fleurissent. Les plus connus d'entre eux étant drivy, ouicar, buzzcar, livop ou encore unevoiturealouer.

Mais tout cela, c'est du travail en moins pour les loueurs établis, qui voient leur part du gâteau se rétrécir. Et tandis qu'eux paient de lourdes charges, doivent faire face à des frais, paient la TVA, les particuliers sont libres de tout cela. Enfin presque puisque tout revenu doit être théoriquement déclaré au fisc… Ce qui pour le moment est loin d'être le cas dans les faits concernant la location entre particuliers, puisque personne n'est à même de fournir les revenus engrangés.


Avec le développement de la location entre particuliers, les loueurs courte durée traditionnels se sentent menacés et contre-attaquent

C'est pourquoi les loueurs estiment subir une concurrence déloyale. André Gallin, président de la branche loueur du CNPA affirme "…subir une concurrence déloyale de la part de particuliers qui font de l'autopartage ou du covoiturage une activité à temps plein, sans payer de TVA, ni d'impôt".

Une rengaine déjà entendue en différentes variantes concernant les taxis face aux VTC (Véhicules de tourisme avec chauffeurs) ou les hôteliers face à la location de chambre ou d'appartement entre particuliers (succès de airbnb), qui posent problème aussi, nous l'avons bien vu récemment avec la grève des taxis.


En conséquence, ces mêmes loueurs, soutenus par leur représentation au CNPA, veulent faire passer un "amendement" au projet de loi de finances, afin de légiférer sur ces revenus nouveaux. Les loueurs voudraient rendre obligatoire, pour les sites internet mettant en relation loueurs et locataires, la transmission aux services fiscaux des revenus engrangés par les inscrits. Le but étant de les taxer. Une première tentative de dépôt d'amendement a déjà été rejetée (pour des motifs techniques uniquement) et le CNPA espère obtenir gain de cause cette fois-ci.

Il faut dire que selon leur dernière enquête, la location entre particuliers est connue de 57 % des Français aujourd'hui, contre 48 % en 2012, que le parc de voiture en location se monte désormais à près de 15 000 autos, et que la part de l'autopartage dans l'ensemble des locations est passée de 5 % en 2012 à 9 % en 2013. D'où leur inquiétude.