Clairement, faire vivre ensemble voitures et piétons est toujours un calvaire dans les plus grandes métropoles. Les durées des feux, et donc des temps de passage pour les piétons, sont le plus souvent prédéterminés, parfois avec deux modes de fonctionnement selon les horaires, mais rien de très intelligent. Cela conduit parfois à des pertes de temps, que ce soit pour les piétons ou les voitures. Outre-Manche, il existe déjà des compteurs de temps pour signifier aux premiers combien il leur reste de temps pour traverser (sur 550 passages).

De là, l'idée de moduler les temps octroyés aux piétons pour traverser, en fonction de leur nombre sur le trottoir, paraît séduisante.

C'est ce que la mairie de Londres annonce tester, dès cet été, aux abords de deux stations de métro parmi les plus fréquentées (Tooting Bec et Balham). C'est la régie "Transport for London" (TFL), en charge des 6 000 feux rouges de la capitale insulaire, qui est à l'origine d'un projet, baptisé "Scoot pour les piétons" (Pedestrian Split Cycle Offset Optimisation Technique).

Il s'agira d'une extension du système Scoot pour les voitures, déjà en service pour 3 000 des intersections de la ville. Le principe est d'utiliser des capteurs qui surveillent le flux automobile et d'adapter le déclenchement des feux afin de rendre le trafic plus fluide et minimiser de facto les embouteillages.

Le système, appliqué aux piétons, continuera d'utiliser le système pour voiture, mais également des caméras, qui compteront le nombre de piétons présents dans une zone délimitée autour du passage. Si un grand nombre de "bipèdes" est détecté, le système adaptera la durée du feu vert pour eux, afin que le plus possible puisse traverser. A noter qu'il existe un temps minimum pour la durée au vert d'un passage piéton, le système ne pourra pas le réduire, seulement l'allonger de quelques secondes.

Par ailleurs, ces caméras, couplées au bouton d'appel pour traverser, pourront détecter si le piéton a déjà traversé ou si il a continué son chemin sans traverser, ce qui annulera la procédure d'appel… et évitera un rouge inutile pour les voitures.


Le but, au final, est d'améliorer la sécurité et la sérénité des usagers, de la route et des trottoirs. C'est un engagement de la mairie, qui veut réduire de 40 % le nombre de blessés et de tués dans les rues de la capitale à l'horizon 2020. Pour ce, 4,8 milliards d'euros seront mis sur la table pour améliorer le réseau routier.


Pour les anglophones, voici un très intéressant lien qui vous permettra de comprendre plus avant le système :

http://www.ianvisits.co.uk/blog/2014/03/07/tfl-tests-intelligent-pedestrian-crossing-technology/