Michelin n'est pas un cas isolé puisqu'on recense 700 tentatives d'escroquerie de ce genre entre 2010 et 2014 en France. L'Office central pour la répression de la grande délinquance estime le préjudice subi à plus de 250 millions d'euros, les 1,6 million extorqués à Michelin n'étant finalement qu'un « petit coup » puisque le cabinet d'audit KMPG a admis avoir perdu cette année 7,6 millions d'euros sur une escroquerie du même type.


L'arnaque au président est pourtant d'une simplicité enfantine qui requiert toutefois un certain aplomb et quelques préparatifs. En effet, l'arnaque fonctionne par téléphone avec un homme se faisant passer pour un dirigeant de l'entreprise (forcément développée et ayant plusieurs filiales) qui contacte directement un employé du secteur financier en lui demandant un virement urgent sur un compte particulier. La raison donnée semble toujours crédible, la personne appelée est soigneusement choisie pour son statut hiérarchique et sa délégation importante en matière de virement, le caractère d'urgence (et généralement confidentiel) est soigneusement étayé et expliqué au point de culpabiliser celui qui, ensuite, aura la faiblesse de réaliser l'opération pensant bien agir. Un virement effectué n'étant pas réversible, des millions d'euros changent de mains en un seul petit clic parfois.


Dans le cas de Michelin, l'homme se faisant passer pour le directeur financier du groupe a fait verser 1,6 millions d'euros sur un compte ouvert en République Tchèque.


Via Les Echos