C’est une semaine décidément chargée pour Christian Estrosi, ministre de l’Industrie, qui a déjà fait des pieds et des mains en début de semaine au sujet du dossier Total et qui doit maintenant reprendre celui d’Heuliez après le refus mardi par la Macif de rentrer dans le capital de l’équipementier, avec, à la clé, plus personne ne s’en cache, un enjeu électoral de taille.

Dès dimanche, la présidente de la région Poitou-Charentes annonçait lors de l’enregistrement d’un débat pour France 3 qu’une « grande entreprise mutualiste de Niort » était sur le point de prendre une participation dans Heuliez. Mais la Macif, puisque c’est elle dont il s’agit, a renoncé mardi : « Après une analyse approfondie de la situation, le conseil d'administration du groupe Macif a décidé de ne pas répondre favorablement à cette proposition de participation au capital ».

Après l’échec de la BKC, soutenu au début par la région, c’est donc un nouveau coup dur pour la socialiste, qui était justement opposée lors de ce débat à Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux transports mais aussi candidat UMP aux élections régionales des 14 et 21 mars prochains, a d’ailleurs été rapidement repris par son adversaire dans un communiqué : « Nous déplorons de constater une fois de plus l'emballement sans suite concrète de Madame Royal et nous dénonçons la politique d'effet d'annonces à répétition de la présidente sortante du Conseil régional, dont les résultats sont dévastateurs pour Heuliez « avant de demander que « ce dossier ne soit pas instrumentalisé dans le cadre de la campagne électorale ».

Heuliez est pourtant d’un outil électoral utilisé d’un côté comme de l’autre, puisque dans la course aux repreneurs, Ségolène Royal est au coude à coude avec Christian Estrosi, soutien logique de Dominique Bussereau, l’un comme l’autre annonçant être en contact avec plusieurs autres entreprises intéressées. S’exprimant sur l’antenne de RTL hier, le ministre de l’industrie a toutefois refusé de donner des noms avant la fin des négociations afin, allusion à peine voilée, de ne pas « faire d'exploitation électorale » sur cet épineux dossier.

Espérons en tout cas pour les salariés d’Heuliez qu’une solution sera trouvée avant la fin des élections régionales, car rien n’est moins sûr que le cas de l’équipementier reste sur le haut de la pile après.