Il est vingt-deux heures, c’est minuit chicanes. Semaine deuxième.


Il me faut d’abord rappeler, pour toutes celles et tous ceux qui ne sont pas familiers de la ligne 13 du métro parisien, ce qu’est cette ligne. Dixit la RATP : « Ligne de métro particulièrement chargée, notamment du fait de son utilisation pour le trafic banlieue-banlieue, et historiquement contrainte dans son exploitation par une structure en “fourche” dans sa partie nord, la ligne 13 est depuis plusieurs années au cœur des préoccupations de la RATP. » Cette ligne, qui traverse effectivement Paris, est empruntée quotidiennement par 550000 « voyageurs » selon les chiffres et la terminologie de la RATP. Mais ces chiffres rendent difficilement compte de la réalité pour l’usager quotidien ou ponctuel de cette ligne, surtout dans sa partie nord. Car il faut bien dire qu’emprunter la ligne 13 aux heures de pointe rime, depuis des années et des années, avec calvaire.


Et c’est à l’occasion de quelques déplacements réguliers sur la ligne 13 qu’a germé en moi cette interrogation : comment les usagers quotidiens de cette ligne peuvent-ils encore supporter sans se révolter pareilles conditions, quotidiennes, de déplacement ? Autrement dit, comment les conditions insupportables de déplacement aux heures de pointe n’ont-elles encore jamais occasionné d’émeute du déplacement ? Après tout, il existe bien des émeutes de la faim.