Dont voici une longue citation : « Moins connu, le cas de Ford est plus important. Comme le montre très bien Wallace – c’est un des points forts de son livre –, The International Jew (1920-1922), de Ford (lire « Henry Ford, inspirateur d’Adolf Hitler »), inspiré par l’antisémitisme le plus brutal, a eu un impact considérable en Allemagne. Traduit dès 1921 en Allemand, il a été l’une des principales sources de l’antisémitisme national-socialiste et des idées de Hitler. Dès décembre 1922, un journaliste du New York Times visitant l’Allemagne, raconte que « le mur situé derrière la table de Hitler, dans son bureau privé, est décoré d’un large tableau représentant Henry Ford ». Dans l’antichambre, une table était couverte d’exemplaires de Der Internationale Jude. Un autre article du même journal américain publie, en février 1923, les déclarations d’Erhard Auer, vice-président de la Diète bavaroise, accusant Ford de financer Hitler, parce qu’il était favorable à son programme prévoyant « l’extermination des Juifs en Allemagne ».

Wallace observe que cet article est une des premières références connues aux projets exterminateurs du dirigeant nazi. Enfin, le 8 mars 1923, dans une interview au Chicago Tribune, Hitler déclarait : « Nous considérons Heinrich Ford comme le leader du mouvement fascisti croissant en Amérique. (...) Nous admirons particulièrement sa politique antijuive, qui est celle de la plate-forme des fascisti bavarois. » Dans Mein Kampf, qui paraîtra deux ans plus tard, l’auteur rend hommage à Ford, le seul individu qui résiste aux Juifs en Amérique, mais sa dette envers l’industriel est bien plus importante. Les idées de The International Jew sont omniprésentes dans le livre, et certains passages en sont extraits presque littéralement, notamment en ce qui concerne le rôle des conspirateurs juifs dans les révolutions en Allemagne et en Russie. »


Pour étudier plus en détail les rapports entre le monde industriel américain, notamment automobile, et les dirigeants du national socialisme allemand un livre, signé Jacques R. Pauwels, Le Mythe de la bonne guerre Les USA et la Seconde Guerre mondiale, édités en Belgique chez Aden, est particulièrement intéressant. De quoi largement revisiter les histoires officielles.