Pilote de l’équipe BAR aux côtés de Jacques Villeneuve, Olivier Panis est le dernier français engagé cette année en championnat du monde de Formule 1. A un mois de la reprise de la saison, le Grenoblois nous confie ses impressions et nous révèle quelques anecdotes savoureuses sur sa vie d’automobiliste. Un entretien qui s’est déroulé chez un partenaire Caradisiac, Honda Althéa à Orléans.

Caradisiac : Vous venez d’effectuer vos premiers essais avec la BAR 04 à Valence et à Barcelone, comment la jugez-vous ?

Olivier Panis : "Mon permis ?   Je l’ai passé trois fois" !

Olivier Panis : Cette voiture se caractérise surtout par son moteur de nouvelle génération. Plus petit, plus bas, il est bien implanté dans le châssis, ce qui permet d’avoir une bonne tenue de route. Sur le plan mécanique, on a déjà constaté une augmentation de la rigidité, ainsi qu’une meilleure répartition des masses. Pour l’instant, on n’a pas eu de problème de fiabilité, mais il faut reconnaître aussi qu’on ne l’a pas poussé à 100 % de ses capacités.

Caradisiac : Etes-vous confiant pour la saison qui arrive ?

Olivier Panis : Tout le monde attend beaucoup de cette monoplace, mais il faut rester prudent. Les brillants essais de Jordan qui dispose du même moteur ne sont pas très significatifs. Il faut se méfier des essais hivernaux car il y a beaucoup d’intox.

Caradisiac :L’équipe vient de vivre de profondes restructurations avec le départ de Craig Pollock et l’arrivée de David Richards. Quel est votre sentiment sur ces changements ?

Olivier Panis : Concernant Craig, je lui tire mon chapeau car il est parti de zéro pour construire une entreprise énorme qui compte aujourd’hui environ 400 employés, 3 ans après sa création. Je n’ai pas compris les raisons de son départ, mais cela fait partie des règles du jeu. Pour David Richards, je l’avais déjà rencontré en 1997 quand il était chez Benetton ; pour l’instant, il sonde l’équipe et commence tout juste à prendre ses marques. Parmi les nouveaux venus, il faut aussi parler de l’aérodynamicien Geoff Willis qui était l’ancien directeur technique de chez Williams.

Caradisiac : Quels sont vos objectifs pour la saison à venir ?

Olivier Panis : C’est difficile à dire, mais franchement, il n’y a rien de clairement défini. Le plus important est la progression de la voiture.

Caradisiac : Selon vous, comment se profile la saison 2002-2003 ?

Olivier Panis : "Mon permis ?   Je l’ai passé trois fois" !

Olivier Panis : Pour moi, Ferrari va rester la meilleure équipe. Ils étaient très performants la saison dernière, je ne vois pas de raison pour que cela change. Derrière, Williams et Mac Laren sont les deux équipes qui vont se battre avec la Scuderia. Renault a mangé son pain noir l’an dernier. 2002 devrait être mieux, mais je ne pense pas que soit encore l’année Renault. Enfin, BAR doit se rapprocher des top teams. L’écart s’est déjà resserré depuis 2 ans, mais il reste encore du travail à accomplir.

Caradisiac : Que pensez-vous de l’arrivée de Toyota et de Renault ?

Olivier Panis : C’est très bon pour la F1. Tous les constructeurs se rendent compte aujourd’hui qu’il faut être présent dans ce championnat car cela facilite leur communication et renforce leur image de marque.

Caradisiac : Pourrait-on vous voir un jour chez Renault ?

Olivier Panis : C’est impossible, je suis français, je ne peux que courir que dans une écurie étrangère (NDLR : réponse à prendre au second degré, bien sûr).

Caradisiac : Comment réagissez-vous au fait d’être le dernier pilote français encore engagé en F1 ?

Olivier Panis : C’est bien, car tout le public va être pour moi. Je plaisante, bien sûr. Franchement, c’est dommage que Jean soit parti car il avait toutes les qualités pour rester (sur le plan physique et technique), mais aujourd’hui les pilotes d’expérience ne sont plus à la mode, on préfère donner la chance aux jeunes !

Caradisiac : Vous êtes très populaire car le public apprécie votre simplicité. C’est une stratégie ?

Olivier Panis : "Mon permis ?   Je l’ai passé trois fois" !

Olivier Panis : Pas du tout. Dans ma tête, tout est clair. J’ai un entourage très stable avec ma femme et mes deux enfants. Le fait d’être très convoité est agréable, mais le jour où cela changera, je ne serai pas aigri.

Caradisiac : Justement, dans votre vie quotidienne, quelle est votre voiture ?

Olivier Panis : Honda a mis à ma disposition deux véhicules de fonction. Il s’agit d’une S2000 et d’une Accord 2.0l. Je devrais bientôt en changer car je vais avoir la nouvelle Civic Type R.

Quand on est le pilote d’un constructeur, j’estime qu’il est normal de rouler avec ses voitures ; cela fait partie du métier. Pour preuve, l’année de ma victoire à Monaco sur Ligier, (avec un moteur Honda) je roulais quotidiennement avec une Honda NSX.

Caradisiac : Y-a-t-il une voiture qui vous fait rêver ?

Olivier Panis : Oui et comble du bonheur, je viens juste de me l’acheter. Il s’agit d’une Lamborghini Diablo 6.0l.

Caradisiac : A quand la Murciélago ?

Olivier Panis : Pas pour l’instant en tout cas, car je ne suis franchement pas prêt pour ce genre de bolides. Je ne me suis pas encore habitué encore à son esthétique. Je vais donc attendre…

Caradisiac : Avant de conduire des F1, vous avez, comme tout le monde, passé votre permis. Gardez-vous un bon souvenir de cet examen ?

Olivier Panis : Pour être franc, c’était horrible. J’ai été contraint de le repasser trois fois. Episode à oublier donc !

Caradisiac : Après cette douloureuse expérience, quelle a été votre première voiture ?

Olivier Panis : C’était une Autobianchi Abarth. Je m’en souviens très bien. En revanche, j’aurais du mal à vous énumérer dire toutes les voitures que j’ai conduites car je suis un vrai passionné d’automobiles. J’en ai eu une multitude.

Caradisiac : Quelle est votre opinion sur le cas de l’écurie Prost ?

Olivier Panis : C’est très représentatif de l’état du sport auto en France. Quand Alain a monté son écurie, tout le monde le soutenait. En revanche, dès que les difficultés sont apparues, tous les investisseurs ont disparu. C’est typiquement français. C’était un challenge passionnant et je sui ravi d’y avoir participé.

Caradisiac : Vous avez deux enfants dont un garçon, la compétition auto est-elle un virus familial ?

Olivier Panis : "Mon permis ?   Je l’ai passé trois fois" !

Olivier Panis : Franchement, je ne pense pas. Avant ma naissance, mon père faisait bien des courses de côtes dans les années 66, mais il a ensuite arrêté. J’ai commencé tard le sport auto (NDLR : 14 ans) car avant je pratiquais le football. Pour l’instant, mon fils ne comprend pas pourquoi je ne gagne pas plus souvent car, lui avec sa Playstation remporte toutes les courses. Si un jour, il me dit qu’il veut faire de la compétition, je ne l’en empêcherais pas, mais franchement, s’il veut faire un autre sport, je serai très heureux.

Nos remerciements aux concessionnaires Honda Althéa d’Orléans, un établissement partenaire de Caradisiac, qui recevait Olivier Panis dans son établissement à l’occasion de la prochaine saison de F1.

Honda Althéa

85 rue André Dessaux

45400 Orléans

Tel : 02 38 65 90 90

Quelques dates importantes de la carrière d’Olivier Panis

Naissance en 1966

1980 : Découverte du kart

1987 : Remporte le Trophée Elf Winfield au circuit Paul Ricard

1989 : Champion de France Formule Renault

1991 : Vice-champion de F3

1993 : Champion international de F3000

1994 : Débuts en F1 dans l’équipe Ligier

1996 : Remporte son premier succès à Monaco

1997 : L’équipe Ligier devient Prost GP, Panis continue dans le même team. Accident au GP du Canada : 2 jambes fracturées.

2000 : Devient pilote essayeur chez Mac Laren aux côtés de Mika Hakkinen et David Coulthard.

2001 : Intègre l’équipe BAR avec Jacques Villeneuve. Il termine 14e au championnat du monde.

Lire aussi :

au chanteur Christophe"

avec une voiture japonaise"