Carlos Tavares, le président du directoire de PSA, n'a pas fait le déplacement au salon international de l'automobile à Shanghai pour rien. Il y a rencontré le président de Dongfeng, Xu Ping et il en a profité pour signer avec lui un accord stratégique qui va beaucoup influer sur l'avenir des deux marques durant ces prochains millésimes. Peugeot Citroën et Dongfeng se sont ainsi promis de développer des voitures de petite et moyenne taille sur la même plateforme. Par ailleurs, les deux blasons ont également assuré qu'ils créeraient un centre de recherche et de développement commun.


Voilà de quoi dignement célébrer les un an d'arrivée de Dongfeng dans le capital du groupe tricolore. Les futures voitures de segment B de PSA et Dongfeng, genre Peugeot 208 et Citroën C3, ainsi que des véhicules d’accès à la catégorie supérieure C sur certains marchés, par exemple Peugeot 301 et Citroën C-Elysée, seront développées à partir d’une plateforme mondiale et les produits seront diffusés sous les marques Peugeot, Citroën, DS et Dongfeng. Une stratégie qui nécessite un investissement de 200 millions d'euros, dont 60% seront apportés par les Français, les Chinois amenant les 40% restants. Mais retirant 100% de bénéfice en terme d'image ?


C'est évidemment la question qui taraude à la première lecture de cette collaboration. Et elle devient encore plus prégnante lorsque les deux noms précisent, dans le même temps, la création d’un centre commun de recherche et développement consacré au développement de produits et de technologies pour les marchés asiatiques en forte croissance. D'aucuns pourraient penser que le lion vient ainsi de vendre son âme au dragon. Cependant, que faire ? En volume, la Chine a été en 2014 le premier marché de PSA, via sa co-entreprise DPCA avec Dongfeng, avec 704.000 véhicules écoulés. L’objectif est d’en vendre 800.000 en 2015 et 1,5 million à l’horizon 2020. Pour en arriver là, même pour un vieux lion, il faut montrer patte blanche.