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BYD veut en finir avec l'industrie automobile occidentale, mais il est presque seul

Dans Economie / Politique / Marché

Michel Holtz

Si, en France, l'actualité économique s'est quelque peu assoupie au cours de l'été, ce n'est pas le cas en Chine ou le PDG de BYD entend bien déclarer la guerre à l'industrie automobile occidentale. Wang Chuanfu veut rallier les autres marques locales pour partir en croisade. Est-il un Tartarin de Pékin ou un rusé sioux ? Explications.

Pour le boss du constructeur chinois, l'ennemi vient de l'ouest.
Pour le boss du constructeur chinois, l'ennemi vient de l'ouest.

C’est un drôle de jeu auquel se livre Wang Chuanfu ces temps-ci. Le PDG de BYD en appelle tout simplement à « démolir les vieilles légendes », qui ne sont autres que les constructeurs européens, américains, asiatiques, et tous ceux qui ne sont pas chinois. Le but ? Comme rappelle Cédric Pinatel il entend créer de nouvelles marques de classe mondiale, toutes unis sous la bannière Chinese Autos. C’est en tout cas ce que le patron de la marque chinoise, qui n’arrête plus de monter, a affirmé en fêtant sa cinq millionième voiture produite.

Il entend bien rallier la constellation de marques de l’empire du milieu derrière son panache blanc pour envahir le reste du monde en prenant la tête de cette coalition anti-occidentale et enjoint les autres constructeurs locaux à le suivre. En soi, quand on dirige une entreprise qui s’appelle BYD (Build your dreams), il est assez logique de construire ses rêves, et si ces derniers consistent à devenir le maître du monde automobile, ils ne sont pas si éloignés de ceux de tous les CEO de toutes les marques du secteur.

Entre les rivaux chinois, c'est la zizanie

En revanche, la brutalité, et l’opportunité de sa déclaration de guerre ont de quoi laisser songeur. Car elle pourrait s’avérer contre-productive sur ses terres comme à l’étranger. En Chine, les constructeurs locaux ne sont pas franchement copains. Chacun veut récupérer sa part d’un gâteau énorme, puisque l’Empire est le premier marché automobile au monde. En plus, après des décennies durant lesquelles les constructeurs occidentaux représentaient la panacée en matière de savoir-faire, le vent est en train de tourner en faveur des marques chinoises, symbole de modernité. Alors tous les coups sont permis, même les dénonciations. C’est ce que vient de faire Great Wall, en accusant son concurrent BYD de tricher sur les émissions polluantes de ses autos (car Byd, vend aussi des autos hybrides sur son marché local). BYD, de son côté, porte plainte contre son rival pour diffamation. Ambiance.

BYD fabrique aussi des hybrides, comme ce SUV Frigate 07.
BYD fabrique aussi des hybrides, comme ce SUV Frigate 07.

Résultat : seules les « petites » marques, comme Nio et Li auto, suivent Wang Chuanfu dans sa croisade. Le premier, par la voix de son patron, « se sent fier pour l’industrie auto chinoise ». Quant au second, il salue l’initiative et félicite chaque participant de la nouvelle ère énergétique. Mais où sont les grands groupes automobiles locaux ? A la plage ? Pour Great Wall, en pleine bataille juridique avec BYD, la messe est évidemment entendue, « dans un moment si crucial, comment les constructeurs pourraient-ils faire la fête ensemble ? » a expliqué l’un de ses dirigeants. Mais il n'est pas le seul réticent. Du côté de Geely comme de celui de Dongfeng, c’est le silence radio. Et pour cause.

Les intérêts des uns ne sont pas toujours ceux de BYD

Geely est propriétaire de Volvo et SAIC de MG. Les deux groupes jouent précisement de cette image européenne que la coalition avec BYD entend mettre à mal. Geely détient également des parts de Mercedes et ne tient pas spécialement à se tirer une balle dans le pied. Même prudence de la part de Dongfeng. Même si ses liens avec Stellantis ou Renault se distendent, ils sont toujours existants et le géant chinois n’a donc aucune raison de s’allier avec BYD.

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Du coup, pourquoi Wang Chuanfu a-t-il déclaré cette fameuse guerre, sachant pertinemment qu’il ne serait que moyennement suivi ? Peut-être que le PDG de BYD cherche tout simplement à constituer un groupe autour de lui, et pas seulement un groupe de pensée, mais une entité industrielle et financière, avec d’autres marques chinoises, moins puissantes que la sienne.

Il en a aujourd’hui les capacités, étant donné ses résultats récents. Premier Chinois en ce qui concerne l’électrique et l’hybride, il est désormais en passe de détrôner Tesla au niveau mondial. Et si sa croisade ne convainc pas grand monde parmi ses honorables rivaux chinois, elle a néanmoins de quoi susciter de l'inquiétude dans le reste du monde.

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